Investiture

Investiture (Lat. vestiture, investiture ; Fr. investiture ; Germe. Penché ) est une cérémonie comprenant la reddition symbolique du fief par le seigneur à son vassal. Son effet était de mettre le vassal en possession de son fief (voir féodalisme). le livres Liberfeudorum (2.2, préf.) Appellent l'investiture au sens strict possession ou prise de possession, c'est-à-dire la prise de possession physique du fief (cf. investiture dans le sens de possession in lois Langobardomm

2.52.17). le Livres considérez l'utilisation du mot investiture, comme désignant un transfert symbolique du droit au fief, être une extension inadmissible du sens. Mais ce second sens du mot est le plus courant au Moyen Âge.

L'investiture doit être distinguée de l'hommage (hommage hommage ), par lequel le vassal se déclara «l'homme» de son seigneur. Il assumait ainsi la responsabilité de lui fournir les services, notamment militaires et judiciaires, encourus du fait de la propriété d'un fief. Hommage, comme la fidélité (fidélite ), mais de manière plus stricte, a créé un lien personnel entre vassal et seigneur. L'investiture portait sur l'aspect «matériel» du contrat féodal, mais il y avait manifestement un lien étroit entre les deux concepts, et il est débattu de savoir si la relation personnelle (hommage) avait préséance sur la relation matérielle (contrat de pleine propriété) ou vice versa .

L'investiture suivait normalement l'hommage (sauf en Italie, cf. Livres fiefs; 2.4), puisque le seigneur féodal n'a remis le fief que lorsque le vassal s'est reconnu être son homme. A l'origine, l'engagement personnel (hommage) et la remise du fief (investiture) n'étaient pas liés. Il y avait des vassaux sans fief et des fiefs accordés à des hommes qui n'étaient pas des vassaux. Mais au XIIIe siècle, le lien entre l'hommage et l'investiture était normal, et l'hommage était prêté afin d'obtenir un fief (Établissements de Saint Louis, ed. Viollet 2:19).

L'origine du rituel d'investiture doit être recherchée dans les procédures de transfert de biens pratiquées à l'époque franque. Le nouveau propriétaire a obtenu la possession en ayant placé entre ses mains un objet symbolique du bien immobilier à transférer (une motte de terre, une branche d'arbre, une tige de grain, un couteau, un bâton ou un gant). Les symboles utilisés pour l'investiture étaient assez variés (C. Du Cange, La créativité des écrivains à vos amici, ed. L. Favre, 4:410–18, sv investitura, en montre 98 dans les chartes des XIe et XIIe siècles). Les plus fréquents étaient la verge ou le bâton, le gant, l'anneau, l'épée et l'oriflamme (M. Bloch, sur. cit., 1: 267 et planche V). Pour les fiefs ecclésiastiques, les seigneurs féodaux utilisaient la croix et l'anneau, symboles de l'autorité épiscopale ou abbatiale; l'utilisation de ces symboles a donné lieu à de violents conflits (voir lutte d'investiture).

L'investiture eut lieu en présence de deux témoins choisis pour la plupart parmi les pairs du nouveau vassal. Elle s'accompagnait du paiement d'une redevance au suzerain: la taxe de seisin, ou la taxe de chambellan payée au chambellan si le suzerain était un grand seigneur féodal [cf. sa limitation par Philippe le Hardi dans l'ordonnance d'août 1272 (Isambert, Recueil des anciennes lois 2: 648; Loysel, Institutes coutumières, 4: 3, 11)].

Le nouveau vassal ne pouvait pas prendre possession de son fief avant l'investit sous peine de déchéance (Beaumanoir, Coutumes de Beauvaisis, ed. Salmon, nos 861 et 1398). Après la cérémonie d'investiture, un document officiel appelé enfeoffment ou instrument d'enfeoffement a été rédigé. Ce document a été remis au vassal et lui a servi de preuve de possession. Avec le temps, la rédaction et la remise de ce document ont remplacé l'investiture symbolique.

Bibliographie: m. bloch, Société féodale, tr. l. a. manyon (Chicago 1961). c. e. perrin, "La Société féodale," Revue historique 194 (1944) 23–41, 114–131. fl ganshof, Qu’est-ce que la féodalité (3e éd. Bruxelles 1957); Féodalisme, tr. p. grierson (New York 1952). H. glace moyenne, Loi féodale et autorité étatique (Weimar 1933; nouveau éd. Darmstadt 1958). r. boutruche, Seigneurie et féodalité (Paris 1959–). Pour plus de bibliographie, voir la lutte d'investiture.

[J. Gaudemet]