Le poète italien Guido Guinizzelli (vers 1230-1276) est considéré comme un précurseur de Dante et le créateur du soi-disant dolce stil novo, ou nouveau style doux.
Fils de Guinizzello da Magnano et Guglielmina di Ugolini Ghisilieri, Guido Guinizzelli est né à Bologne entre 1230 et 1240, probablement vers la fin de la décennie. Il était juge et marié à Beatrice della Fratta; ils ont eu un fils, Guiduccio. En 1274, il fut banni de Bologne avec des membres de sa famille et d'autres partisans de la faction gibeline des Lambertazzi. Ils passèrent leur temps d'exil à Monselice, où il mourut avant le 14 novembre 1276.
La chronologie de la collection de canzoni et de sonnets de Guinizzelli ne peut être établie, mais ses premières poèmes ont tendance à être sous l'influence de Guittone d'Arezzo. La virtuosité élaborée du style de Guittone se reflète dans un sonnet que Guinizzelli lui a écrit, s'adressant à lui comme son «cher père» et soumettant respectueusement à Guittone - comme à un «maître» - un canzone, avec la demande qu'il le corrige et le polisse. .
La poésie de Guinizzelli reflète une formation en philosophie scolastique et surtout une connaissance approfondie de la tradition provençale et sicilienne de la poésie lyrique. Dans cette tradition, cependant, Guinizzelli était un innovateur, et il était reconnu comme tel par ses contemporains. Bonagiunta da Lucca, poète toscan de tradition sicilienne, écrivit un sonnet à Guinizzelli l'accusant d'avoir changé le style de l'élégante poésie amoureuse, de parler obscurément et de composer de la poésie à force d'apprendre. Guinizzelli répondit, également dans un sonnet, que le sage ne révèle pas sa pensée avant d'être sûr de la vérité. Le sonnet montre le souci de Guinizzelli pour la pensée qui sous-tend l'expression poétique. Dante, qui avait presque 30 ans de moins et appartenait à une nouvelle génération de poètes, reconnaît sa dette envers Guinizzelli en Purgatoire, XXVI. Il l'appelle "mon père et le père de tous mes parieurs qui ont jamais composé de doux et gracieux vers d'amour".
Alors que l'ancien Bonagiunta da Lucca critique Guinizzelli pour son approche intellectuelle, le jeune Dante le félicite pour son style harmonieux. La poésie de Guinizzelli contient en fait ces deux éléments. Sa «nouvelle manière» se caractérise par un équilibre musical et une analyse psychologique aiguë qui s'exprime souvent en termes d'images concrètes vives tirées du monde naturel. Dans les comparaisons et les comparaisons qu'il invente, la créativité de Guinizzelli est particulièrement évidente. Sa poésie de louange traduit la beauté de la femme en images de lumière et de splendeur.
Le penchant intellectuel de Guinizzelli est proéminent dans sa canzone la plus célèbre, Au cœur doux toujours l'amour rempaira. Ce poème théorique assimile l'amour à la vertu dans le noble cœur. La noblesse est définie comme une disposition naturelle et non héréditaire envers la vertu. La beauté de la femme met en réalité le potentiel de la vertu. Enfin, il y a une comparaison théologique audacieuse dérivée de la philosophie thomiste: de même que Dieu fait que les cieux accomplissent leur nature en tournant dans l'obéissance, de même la femme doit susciter chez l'homme noble le désir de lui obéir. Il y a une réconciliation apparente entre l'amour terrestre et divin, mais la strophe finale constitue une rétractation épigrammatique légère. Ce chemin d'un amour terrestre à un amour divin ne sera plus parcouru en littérature jusqu'à ce que Dante écrive son Comédie divine.
lectures complémentaires
Pour des informations sur Guinizzelli, consultez Frederick Ozanam, Les poètes franciscains du XIIIe siècle (1852; trad. 1914); Oscar Kuhns, Les grands poètes d'Italie (1903; repr. 1969); Vincent Luciani, Une brève histoire de la littérature italienne (1967); et Eugenio Donadoni, Une histoire de la littérature italienne (2 vol., Trans. 1969). □