Échantillon d’un traité autochtone

Introduction Dans le dernier quart du XIXe siècle, les Européens se sont intéressés à l'acquisition de colonies en Afrique, y compris dans l'intérieur; auparavant, leurs activités se limitaient principalement à la création de comptoirs commerciaux sur les côtes de l'Afrique et à quelques colonies aux extrémités les plus septentrionales et les plus méridionales du continent.

Dans certains cas, les gouvernements européens ont assumé la conquête coloniale et régné directement, mais ils ont souvent préféré affréter des sociétés privées pour ce faire. Cela a libéré les gouvernements européens des coûts monétaires de la règle directe et des questions embarrassantes sur le fonctionnement de cette règle. La plupart des commerçants et financiers derrière ces sociétés étaient intéressés soit par des concessions minières, soit par une variété de cultures de rapport (en particulier en Afrique de l'Ouest) comme le cacao et l'huile de palme. Pour maximiser leurs profits, les entreprises ont essayé de minimiser leurs coûts, ce qui impliquait de gouverner soit indirectement, par l'intermédiaire de «chefs indigènes», soit directement mais en coopération avec eux. Des traités comme celui ci-dessous - un formulaire standard utilisé par la British Royal Niger Company dans les années 1880 et 1890 - ont été utilisés pour légaliser de tels arrangements. L'accord était parfois donné volontairement, en particulier par les chefs cherchant à se protéger des rivaux, mais il était souvent obtenu par la force, la fraude ou les deux.

Au fil du temps, les entreprises privées ont cédé la place à des gouvernements coloniaux formels supervisés par Londres ou d'autres gouvernements européens. Cependant, ces traités historiques sont encore importants même aujourd'hui, servant parfois de preuve dans les différends en cours sur la propriété foncière et la souveraineté. ∎

Nous, chefs soussignés de .............., en vue d'améliorer la condition de notre pays et de notre peuple, cédons ce jour à la Royal Niger Company (Chartered and Limited), pour jamais, l'ensemble de notre territoire s'étendant de ....................

Nous donnons également à ladite Royal Niger Company (Chartered and Limited) tout pouvoir de régler tous les différends indigènes découlant de quelque cause que ce soit, et nous nous engageons à ne pas entrer en guerre avec d'autres tribus sans l'approbation de ladite Royal Niger Company ( Chartered and Limited).

Nous comprenons que ladite Royal Niger Company (Chartered and Limited) a la pleine puissance pour exploiter, cultiver et construire dans n'importe quelle partie de notre pays.

Nous nous engageons à ne pas avoir de relations [c'est-à-dire, transactions ou communications] avec des étrangers ou des étrangers, sauf par le biais de ladite Royal Niger Company (Chartered and Limited).

Compte tenu de ce qui précède, ladite Royal Niger Company (Chartered and Limited) s'engage à ne pas interférer avec aucune des lois ou coutumes indigènes du pays, conformément au maintien de l'ordre et du bon gouvernement.

La dite Royal Niger Company (Chartered and Limited) accepte de payer aux propriétaires autochtones de terres un montant raisonnable pour toute partie dont ils pourraient avoir besoin.

La dite Royal Niger Company (Chartered and Limited) s'engage à protéger lesdits chefs contre les attaques de toute tribu agressive voisine.

Ladite Compagnie Royale du Niger (Chartered and Limited) accepte également de payer auxdits Chefs ..................... la valeur native.

Nous, témoins soussignés, déclarons solennellement par la présente que les chefs dont les noms sont placés en face de leurs croix respectives ont apposé en notre présence leurs croix de de leur plein gré et de leur consentement, et que ledit ...................... a apposé en notre présence sa signature.

Fait en triple exemplaire à ....................... ce .................. jour de .. ..............., 188 ......

Déclaration de l'interprète.

Je, ...................... du .................., déclare solennellement que je je connais bien la langue du pays .......................... et celle du ........ jour de ........., 188 ....., j'ai vraiment et fidèlement expliqué l'Accord ci-dessus à tous les chefs présents et qu'ils en comprenaient la signification.