Fondée par Samuel de Champlain en 1608 à l'endroit où le large Saint-Laurent se rétrécit suffisamment pour former une position forte capable de commander le trafic maritime, Québec a commencé comme un petit poste de traite des fourrures. Au cours du siècle et demi de domination française, elle est devenue une ville importante, modeste en population mais combinant toutes les fonctions d'une métropole coloniale. En tant que capitale de la Nouvelle-France, elle abritait l'administration civile et ecclésiastique, en plus de son rôle de bastion militaire, de port maritime et de centre commercial de la colonie.
Le long de la rivière, au pied du cap Diamant, s'étendait la «ville basse», une zone de chantiers navals, d'entrepôts, de quais et de tavernes. En raison du climat hivernal rigoureux du Québec, la navigation se limitait principalement à quelques mois chargés de l'été. De la basse ville, une route sinueuse menait une fissure dans les falaises jusqu'au plateau au-dessus. Le paysage de la Haute-Ville était dominé par les palais du gouverneur, de l'intendant et de l'évêque, ainsi que par la cathédrale, le séminaire, l'hôpital et un certain nombre de couvents. Une des particularités du Canada sous le régime français était l'absence totale d'institutions municipales; les fonctionnaires coloniaux nommés par Versailles établissent les jours de marché et établissent les règles d'incendie.
Les fortifications improvisées commencées au XVIIe siècle furent progressivement améliorées, de sorte que, dans les années 1750, Québec pouvait se vanter d'avoir des remparts raisonnablement complets. Un siège britannique a été repoussé en 1690, mais lorsque l'ennemi est revenu avec une force d'invasion écrasante en 1759, la ville est finalement tombée. Pendant deux mois avant la bataille décisive du 13 septembre, l'armée du major-général James Wolfe avait soumis la population civile, déjà affaiblie par la faim, à un bombardement féroce. Et pourtant, bien que le régime britannique ait commencé au milieu de la ruine et de la dévastation, la ville est sortie de ses cendres pour reprendre sa position de capitale du Canada, pour céder sa suprématie économique et démographique à Montréal au XIXe siècle.