Paris, premier et deuxième traités de

Après les campagnes militaires désastreuses de 1813 marquées notamment par la sévère défaite de Leipzig, la puissance politique et militaire de Napoléon est en déclin. L'empereur ne put éviter l'entrée des puissances alliées à Paris le 31 mars 1814 et fut contraint d'abdiquer en avril 1814. Le 30 mai 1814, suite à la restauration de Louis XVIII, Charles Maurice de Talleyrand, plénipotentiaire de le nouveau roi, a signé le premier traité de Paris avec des représentants du roi George III d'Angleterre; de François Ier, empereur d'Autriche; du roi Frédéric-Guillaume III de Prusse; et du tsar Alexandre Ier. Ce traité, qui mit fin à la guerre entre la France et la quatrième coalition et à l'hégémonie française en Europe, portait à la fois sur les questions territoriales et géopolitiques.

La France conserva ses limites du 1er janvier 1792. Ainsi, elle fut autorisée à conserver Avignon et le Comtat-Venaissin, une grande partie de la Savoie, le Mont-Béliard et Mulhouse, mais dut abandonner la Belgique et la rive gauche du Rhin ainsi que territoires annexés en Italie, en Allemagne, aux Pays-Bas et en Suisse. Aucune indemnité n'a été demandée et l'Angleterre a rendu toutes les colonies françaises à l'exception de Malte, Tobago, Sainte-Lucie aux Antilles et l'île de France dans l'océan Indien. De plus, les puissances alliées ont dû se retirer du territoire français. Enfin, le traité contenait des clauses secrètes qui cédaient le territoire de la Vénétie à l'Autriche et le port de Gênes au royaume de Sardaigne.

Sur le plan politique, le traité prévoyait la tenue d'un congrès général à Vienne pour régler toutes les questions de frontières et de souveraineté et pour confirmer les décisions prises par les puissances alliées: la Suisse devait être indépendante, la Hollande devait être unie sous la Chambre. d'Orange, l'Allemagne devait devenir une fédération d'États indépendants, et l'Italie devait être composée d'États souverains.

La relative clémence du traité était largement due à la capacité diplomatique de Talleyrand; pourtant, malgré sa modération, le document a été mal accueilli par l'opinion publique française et il a contribué au discrédit des Bourbons.

Au moment de la signature du traité, Napoléon Ier était prisonnier sur l'île d'Elbe et séparé de sa famille. Il s'échappa de l'île et débarqua le 1er mars 1815 à Golfe Juan avec neuf cents soldats fidèles. Il essaya de profiter de sa forte popularité pour chasser Louis XVIII du trône et restaurer son propre pouvoir personnel. Mais cette tentative ne dura qu'une centaine de jours et échoua avec la défaite catastrophique de Waterloo le 18 juin 1815. Napoléon dut de nouveau abdiquer et fut envoyé sur l'île de Sainte-Hélène, où il mourut le 5 mai 1821.

Suite à cette abdication définitive, un nouveau traité est signé à Paris le 20 novembre 1815. Il est beaucoup plus dur que le précédent; le coût des cent jours était élevé. La France est confinée à ses anciennes limites de 1790. Elle est autorisée à conserver Avignon et le Comtat-Venaissin, Montbéliard et Mulhouse, mais perd le duché de Bouillon et les forteresses allemandes de Philippeville et Marienbourg cédées aux Pays-Bas, Sarrelouis et Sarrebruck attribués à Prusse, Landau donnée à la Bavière, la région de Gex rattachée à la Suisse, et une grande partie de la Savoie donnée au roi du Piémont. En ce qui concerne les colonies, la perte de Malte, de Sainte-Lucie, de Tobago et de l'île de France a été confirmée. Un coût financier s'ajoute à ce coût territorial: l'Etat français doit payer une indemnité de 700 millions de francs et subir dans ses zones frontalières nord-est une occupation militaire. Cette occupation était limitée à cinq ans et 150,000 XNUMX hommes mais devait être payée par le budget français.

Malgré sa sévérité, le deuxième traité de Paris est fidèlement respecté par le roi Louis XVIII; ce respect a permis à la France de se débarrasser de l'occupation étrangère dès 1818 - deux ans plus tôt que prévu - et de jouer à nouveau à cette date un rôle important dans les relations internationales.