GEOFFRIN, MARIE-THÉRèSE (Marie-Thérèse Rodet Geoffrin; 1699–1777), Lumières françaises salonnière («hôte de salons littéraires»). Mme Geoffrin a animé des conversations intellectuelles pour d'importants philosophes (écrivains et penseurs des Lumières français), artistes, musiciens et écrivains les lundis et mercredis chez elle, rue à la mode Saint-Honoré à Paris. Née à Paris, fille d'un valet de chambre de la dauphine et orpheline dans sa jeunesse, Marie-Thérèse a été élevée par sa grand-mère, Mme Chemineau, qui valorisait l'auto-éducation. Elle a préparé Marie-Thérèse religieusement, moralement et socialement à la société. Bien que la pédagogie ne concerne pas Chemineau, elle cultive chez sa petite-fille une pensée et une raison indépendantes, caractéristiques qui feront par la suite partie intégrante de la fondation de son célèbre salon.
Le 19 juillet 1713, le vieillissant, donc concerné, Chemineau épousa Marie-Thérèse, quatorze ans, au cinquante ans Peter Francis Geoffrin, riche manufacturier, prestigieux directeur et actionnaire du verre royal. oeuvres, Compagnie de Saint-Gobain. Geoffrin a donné naissance à deux enfants, son homonyme et un fils décédé à l'âge de dix ans. Sa fille, Mme de la Ferté-Imbault, a écrit plus tard sur les conflits conjugaux de ses parents, sa compétition filiale avec Geoffrin et la bénédiction ultime de grandir parmi de «grands esprits».
Geoffrin fréquentait les salons de sa voisine, Mme Tencin, célèbre salonnière qui a attiré de nombreux intellectuels de premier plan de l'époque, dont Helvétius et Montesquieu. Tencin était un mentor incontesté pour Geoffrin, mais les lettres de Geoffrin soulignent sa gratitude envers Chemineau pour avoir encouragé son érudition. Les instincts de Geoffrin, les conseils de sa grand-mère et son exposition au discours intellectuel des salons de Mme Tencin se sont combinés pour façonner son esprit pénétrant. Le mari de Geoffrin ne partageait pas la volonté intellectuelle de Geoffrin, mais son soutien financier contribua à son succès initial en 1748. Suite au décès de Tencin et de son mari en 1749 et 1750 respectivement, Geoffrin rejoignit le conseil d'administration et la direction de la verrerie de Saint-Gobain et accueillit les habitués de son mentor dans ses propres salons. Geoffrin se distinguait de ses collègues par les échanges sans précédent et élevés dans ses salons.
La diversité des intelligences attirées par les salons de Mme Geoffrin et sa correspondance témoignent de l'estime dans laquelle la tenaient des cercles artistiques, littéraires et politiques de premier plan. Elle a établi un but sérieux pour les réunions qu'elle présidait, et ses invités ont noté son habileté à attirer les esprits mondains et érudits dans ses salons, un défi à sa brillante rivale, Mme du Deffand. Ses contemporains décrivent son intégrité, son aversion pour les conflits et son talent incomparable dans la navigation sur des sujets épineux. Les lundis, on retrouve des artistes et des sculpteurs dont Carle Van Loo, François Boucher et Étienne Maurice Falconet. Le mercredi des hommes de lettres, dont Denis Diderot, critique d'art et rédacteur en chef du Encyclopédie, et l'éditeur Friedrich Melchior von Grimm étaient fréquemment présents.
Bien que Geoffrin évitait la discorde, elle respectait le processus de la conversation civilisée et elle maîtrisait les ego fugitifs, en maintenant une concentration stricte. Sa devise, donner et pardonner, «donner et pardonner», décrit le rôle qu'elle semblait née pour jouer au sein de la République des Lettres (le discours intellectuel et rationnel des Lumières facilité par la conversation polie et l'écriture de lettres de la culture des salons). Geoffrin compta Catherine la Grande, tsarine de Russie (dirigée de 1762 à 1796), et Stanisław Poniatowski, le dernier roi de Pologne (dirigée de 1764 à 1795), parmi ses amis, et ses lettres aux deux dirigeants démontrent le rapport personnel et politique qu'ils partageaient . En 1766, Geoffrin visita Poniatowski en Pologne, un voyage rare en dehors de son Paris bien-aimé.
Des études récentes ont réévalué le rôle de Geoffrin, évitant les vues du XVIIIe siècle sur les femmes cherchant à être reconnues dans l'ombre d'hommes célèbres. Geoffrin a peut-être démontré ce que son ami André Morellet appelait «un peu de vanité», mais elle ne désirait pas la célébrité qu'elle atteignait à travers ses salons. Sa passion était l'éducation et son objectif était de propager la pensée des Lumières, comme en témoigne en particulier son aide à la Encyclopédie le sauvetage de ses censeurs en 1759, en payant 200,000 XNUMX livres pour faciliter la production. Images artistiques de ses rassemblements, par exemple, ACG Lemonnier Une soirée chez Mme Geoffrin en 1755, révèlent une parisienne sophistiquée qui a inspiré des risques intellectuels et a contribué à gouverner le discours civilisateur des Lumières françaises.
En 1777, sa fille, Mme Ferté-Imbault, avait isolé avec zèle Geoffrin, qui souffrait d'érysipèle, une maladie de la peau, de sa suite endettée. Ferté-Imbault considérait cette coterie intellectuelle comme rien de plus qu'un groupe d'infidèles dépravés. Le patronage des Lumières n'a pas atténué le dévouement inflexible de Geoffrin en tant que chrétien. Elle a été comblée par la protection farouche de sa fille et sa détermination à lui offrir un enterrement chrétien approprié. Peu de temps avant sa mort, Geoffrin et Ferté-Imbault réparèrent l'antique inimitié qui les avait divisés. Saint-Beuve a rappelé l'influence incomparable de Geoffrin, et l'artiste Mme Vigée-Lebrun a décrit son héritage unique comme remarquable pour une femme du XVIIIe siècle. Geoffrin mourut à Paris le 6 octobre 1777.