Dynastie Bourbon

Dynastie des Bourbons (Espagne). La maison de Bourbon, d'origine française, fut intronisée en Espagne à la mort de Charles II, le dernier monarque des Habsbourg, qui nomma comme son héritier de l'Espagne et de son empire d'outre-mer le duc d'Anjou, second fils de Louis, le grand dauphin de France et Maria Ana de Bavière. Comme Philippe V d'Espagne (1683–1746; régna 1700–1724 et 1724–1746), le premier Bourbon espagnol épousa Maria Luisa, fille du duc de Savoie (1688–1714) et, après sa mort, Isabel Farnèse de la Maison ducale de Parme, visant à renforcer la présence de l'Espagne en Italie. Son abdication en 1724 fit place au bref règne de son fils aîné Luis I (1707–1724; régna du 9 février au 31 août 1724). Le mariage de Luis avec la princesse française Luisa Isabel d'Orléans (1709–1742) n'avait pas produit d'enfants avant la mort du jeune souverain. Philippe V put donc reprendre sa royauté sans difficulté, malgré les scrupules constitutionnels soulevés par son retour.

Le résultat le plus notable de son identité dynastique fut une alliance avec la France à travers les soi-disant pactes familiaux (7 novembre 1733 et 25 octobre 1743), qui donnèrent à Philippe le soutien dont il avait besoin pour introniser son fils Charles dans le royaume de Naples (1734) , et son fils Philippe dans les duchés de Parme, Plaisance et Guastalla (1748), créant ainsi deux nouvelles dynasties en Europe: les Bourbons des Deux-Siciles et la Maison de Bourbon-Parme. Philippe V fut suivi sur le trône d'Espagne par son fils Ferdinand VI (1713–1759; régna 1746–1759), qui épousa Barbara de Bragance (1711–1758), fille du roi du Portugal. Le mariage s'est avéré sans enfant et Ferdinand a été succédé par son demi-frère Charles, roi de Naples (1716–1788; a régné à Naples, 1734–1759 et en Espagne, 1759–1788), qui a cédé son trône napolitain à son troisième fils Ferdinand , avant de quitter Naples pour devenir Charles III d'Espagne. Abandonnant la politique de neutralité à l'égard de la France et de l'Angleterre qui avait marqué le règne précédent, Charles ramena l'Espagne à son alliance avec la France, avec le troisième pacte familial du 15 août 1761. Son mariage avec Maria Amalia de Saxe (1724-1760), fille de le prince électeur et roi de Pologne, a produit son héritier Charles IV (1746–1819; roi d'Espagne, 1788–1808), qui épousa Maria Luisa de Bourbon-Parme (1751–1819) et dut faire face aux bouleversements politiques occasionnés par la Révolution française.

La guerre contre le gouvernement français régicide sous la Convention (1793–1795) fut suivie d'une nouvelle alliance espagnole avec la France, scellée par le Traité de San Ildefonso (1796), qui dura malgré les vicissitudes jusqu'à l'invasion napoléonienne de 1808. Avant cela, une intrigue de palais avait persuadé Charles IV d'abdiquer en faveur de son fils Ferdinand VII (1784–1833) le 19 mars 1808, décision qu'il ratifia le 5 mai dans la ville française de Bayonne. Ferdinand céda à son tour le trône à Napoléon Bonaparte, qui le donna à son frère Joseph et envahit l'Espagne. Cet épisode déroutant a conduit à un soulèvement du peuple espagnol contre l'armée de Napoléon et à une guerre d'indépendance prolongée qui a reçu un soutien crucial des forces anglaises sous le duc de Wellington. Après la défaite de Napoléon, les Bourbons sont restaurés en Espagne en la personne de Ferdinand VII. Survivant aux évincements républicains en 1868–1871 et 1931–1936, et à la dictature de Francisco Franco de 1939–1975, la dynastie des Bourbons - en la personne de Juan Carlos I - a conduit la monarchie constitutionnelle démocratique d'Espagne au XXIe siècle.