Marillac, michel de (1560–1632), personnalité politique et religieuse française. Issu d'une ancienne famille noble d'Auvergne avec une longue histoire au service des ducs de Bourbon puis de la monarchie française, Marillac est né à Paris à la veille des guerres de religion. Son père, surintendant des finances royales en 1569, mourut en 1573 et Marillac fut élevé par un oncle. Il épousa Nicola (Marguerite) Barbe de la Fortune en 1587 et eut six enfants avec elle; après sa mort en 1600, il épouse Marie de Saint-Germain en 1601.
Des études de droit et une pratique d'avocat préparèrent Marillac à un poste de conseiller au parlement de Paris en 1586. Sa participation active à la Ligue catholique pendant plusieurs années après 1589 aurait pu détruire sa carrière, mais un jeu de jambes habile en 1593 lui permit de dessiner un voile discret dessus. Avec le consentement du nouveau roi, Henri IV (gouverné de 1589 à 1610), Marillac devint maître des requêtes en 1595. À ce titre, il travailla principalement comme agent du conseil royal, entreprenant de nombreuses missions dans les provinces et effectuant commissions judiciaires et financières, en particulier sous la direction du chancelier Nicolas Brûlart de Sillery (1607–1624), une expérience qui a durablement façonné sa vision du gouvernement. Lorsque Marillac démissionna de son poste de maître des requêtes en 1612, Sillery le nomma conseiller d'État, poste dans lequel il se spécialisa dans les affaires financières. Cet avancement est soutenu par Marie de Médicis (1573–1642), reine régente de la minorité de Louis XIII (dirigée 1601–1643), à laquelle la famille élargie de Marillac était déjà attachée par des liens de mariage et de service domestique.
Ces liens personnels et politiques concordaient avec les liens religieux qui étaient au cœur du soi-disant mouvement Dévot qui a émergé après les guerres de religion. Marillac était une figure emblématique du mouvement. Il a apparemment souhaité à différents moments abandonner sa carrière pour la vie religieuse. Après 1602, il fut étroitement associé au cercle influent Acarie, voué à la poursuite du renouveau spirituel et de la réforme. Certains des développements religieux les plus importants de l'époque, tels que l'introduction en France des carmélites réformées espagnoles (1604) et la fondation par Pierre de Bérulle (1575–1629) de l'Oratoire français (1611), ont été menés par le cercle . Marillac a utilisé sa position professionnelle pour permettre à ces fondations religieuses et à de nombreuses autres de négocier les obstacles juridiques et financiers à leur développement. Sa combinaison personnelle d'érudition et de religion l'a amené à publier ses propres traductions du Imitation du Christ (1621) et le Psaumes et cantiques complète au niveau des unités (1625).
La carrière de Marillac a illustré la myriade de liens entre la religion et la politique sous Louis XIII, et ils l'ont propulsé vers des fonctions supérieures dans le service royal, en particulier une fois que Marie de Médicis a retrouvé son influence politique au début des années 1620. Elle et le cardinal Richelieu (1585–1642) ont permis à Marillac de servir comme ministre des Finances d'août 1624 à juin 1626, quand il a déménagé sur le côté au poste plus sympathique de garde des sceaux, dont les responsabilités transcendent de loin les affaires judiciaires. Son activité de gardien était le point culminant de sa longue carrière de magistrat, qui lui avait fait prendre conscience de la nécessité de refondre et d'améliorer l'administration interne, comme l'avaient fait les États généraux (1614) et les assemblées successives de notables (1617, 1626). demanda. Cela l'a conduit à envisager une réforme d'en haut via des ordonnances royales complètes. Avec ses 461 articles, le vaste Code Michau de 1629 (surnommé Mirallac) était en grande partie mais pas exclusivement de son fait. Il a codifié de nombreuses lois existantes et s'est concentré principalement sur les réformes religieuses, judiciaires et financières. Simultanément, les responsabilités ministérielles de Marillac l'ont convaincu de la corruption du gouvernement. Ses efforts de réforme, qui impliquaient de restreindre les pouvoirs des parlements et des États provinciaux, lui valurent une réputation encore plus autoritaire que Richelieu. Cependant, les vraies différences entre eux résidaient dans le tempérament et l'emphase.
Le consensus politique qui a amené Richelieu et Marillac au pouvoir s'est effondré une fois les révoltes protestantes terminées en 1629. Marillac a émergé comme le principal critique Dévot de la stratégie anti-Habsbourg de Richelieu. En plus de rejeter les alliances protestantes, Marillac craignait que la guerre, en perpétuant le désordre et en empêchant des réformes si nécessaires, affaiblisse davantage la France. Marie de Médicis se rallia à ce poste en 1630 et accepta de demander la destitution de Richelieu. Au lieu de cela, Marillac a perdu dans les luttes intestines prolongées qui ont éclaté dans le Jour des Dupes (10-11 novembre 1630). Disgracié et arrêté, Marillac est maintenu en détention à Châteaudun, où il meurt en août 1632. Il est plus chanceux que son demi-frère, exécuté après un procès-spectacle sur des accusations forgées de toutes pièces. Beaucoup reste mystérieux sur les sources de la carrière d'un homme dont l'unique biographe, son admiratif disciple Lefebvre de Lezeau, réduisit sa vie à une instanciation de vertu religieuse et de renoncement à soi, un homme apparemment dénué de toute ambition. qui aurait bien pu remplacer Richelieu comme premier ministre de Louis XIII.