Michel, louise

Michel, louise (1830–1905), anarchiste et révolutionnaire français.

Louise Michel était la fille de Marianne Michel, femme de chambre du maire de Vroncourt en Haute-Marne. Son père était probablement le fils du maire, Laurent Demahis. Ses grands-parents paternels lui ont donné une bonne éducation et elle est devenue institutrice. En 1855, elle s'installe à Paris, y ouvrant sa propre école en 1865.

À Paris, Michel participe à la fondation de l'Association pour les droits de la femme en 1870. Elle entretient également des liens avec des groupes de libre-pensée, l'Association internationale des travailleurs interdits et des partisans du révolutionnaire Auguste Blanqui. Pendant la guerre franco-prussienne de 1870–1871, Michel a rejoint les comités de vigilance des femmes et des hommes du dix-huitième arrondissement de Paris, qui a épousé le socialisme révolutionnaire de Blanqui.

Michel a accueilli la Commune de Paris (18 mars-28 mai 1871), soutenant ses agendas démocratiques et anticléricaux. Elle a participé à des clubs politiques, conduit des ambulances et a combattu en tant que combattante avec le soixante et unième bataillon de Montmartre où elle a acquis une réputation d'intrépidité. Après la défaite de la Commune, elle a été arrêtée et déportée vers l'île pacifique de Nouvelle-Calédonie. Là, elle se lie d'amitié avec les Kanaks indigènes, les soutenant dans leur soulèvement de 1878 et devenant une critique persistante du colonialisme français. Après l'amnistie de 1880, Michel rend en France un héros populaire dans les milieux de gauche.

La Commune et sa répression par les républicains ont confirmé la conversion de Michel à l'anarchisme. Elle envisageait une société sans gouvernement et considérait le suffrage comme sans importance. La résistance populaire était la clé du changement, et la grève générale produirait une révolution sociale. Pour cette raison, Michel a rejeté le marxisme, qui a accepté la politique parlementaire, même si elle a partagé des plates-formes de parole avec des dirigeants marxistes à l'occasion. Les droits des femmes ont également été défendus dans un cadre anarchiste. Michel a soutenu «le mariage gratuit», l'égalité dans l'éducation et le droit des femmes au travail, mais a refusé de soutenir le suffrage féminin.

Les scandales politiques des années 1880 et 1890 renforcent la critique de Michel à l'égard de la Troisième République. Elle a refusé de prendre le parti républicain dans l'affaire Boulanger (1887–1889) et l'affaire Dreyfus (1898–1900), considérant les républicains comme pas meilleurs que les autres gouvernements bourgeois. Ses attaques contre les échecs de la République ressemblaient à celles de l'extrême droite, bien qu'elle ne soutienne pas leur monarchisme. Elle n'était pas enthousiasmée par les bombardements anarchistes à Paris en 1892 mais considérait la «propagande par l'acte» comme une tactique révolutionnaire justifiable.

La contribution clé de Michel au mouvement révolutionnaire a été en tant qu'orateur inspirant. Elle fait l'objet d'une surveillance constante en France et à Londres, où elle passe un temps considérable à partir de 1890. Les vues intransigeantes de Michel entraînent plusieurs peines d'emprisonnement. Elle a été brièvement emprisonnée en 1882 et a purgé deux ans d'une peine de six ans en 1884–1886 pour avoir défendu des mineurs en grève. Plus tard en 1886, elle a été emprisonnée pendant quatre mois supplémentaires, et elle a passé deux mois en prison en 1890 avant d'être libérée sans inculpation. Le radicalisme de Michel a également attaqué sa vie (1888), même ses ennemis politiques ont loué sa compassion et sa générosité.

Qui suis-je, Louise Michel? Ne fais pas de moi meilleure que je ne suis - ou que tu ne l'es. Je suis capable de tout, d'amour ou de haine, comme toi. Quand la Révolution viendra, vous et moi et toute l'humanité serons transformés. Tout sera changé et les temps meilleurs auront des joies que les gens d'aujourd'hui ne peuvent pas comprendre. … Au-delà de ce temps maudit viendra un jour où l'humanité, libre et consciente de ses pouvoirs, ne torturera plus ni l'homme ni la bête. Cet espoir vaut toutes les souffrances que nous subissons alors que nous traversons les horreurs de la vie.

La source: La Vierge Rouge: Mémoires de Louise Michel, édité et traduit par Bullitt Lowry et Elizabeth Ellington Gunter (University, Ala., 1981), p. 197.

Louise Michel est décédée à Marseille le 9 janvier 1905. Elle a laissé un grand héritage littéraire, comprenant des romans, de la poésie et des contes pour enfants, ainsi que ses mémoires (1886) et une histoire précieuse de la Commune de Paris (La Commune, 1898). Son importance historique découle principalement de son rôle politique, en particulier pendant la Commune. Elle a été considérée comme une femme révolutionnaire archétypale, l'une des rares femmes généralement incluses dans les études sur l'anarchisme. Son statut de féministe est cependant débattu. Alors que Michel condamne l'oppression des femmes et se mêle aux féministes de

sous toutes ses coutures, son hostilité à la politique parlementaire et au réformisme signifiait qu'elle rejetait le féminisme républicain et le mouvement des femmes socialistes. Au lieu de cela, Michel a envisagé une révolution sociale qui mettrait fin à l'oppression des femmes et des hommes.