Gambetta, léon-michel

GAMBETTA, LÉON-MICHEL (1838–1882), homme d'État français et fondateur de la Troisième République française (1870–1940).

Léon Gambetta est né le 2 avril 1838 à Cahors (Lot), dans le sud-ouest de la France. Sa mère française et son père d'origine italienne tenaient une épicerie. Gambetta étudia le droit à Paris (1857–1859) et montra bientôt ses talents d'orateur. Son plaidoyer de défense passionné dans le «procès Baudin» (novembre 1868), attaquant la légitimité du Second Empire, le porta à la notoriété nationale. Il fut élu à la Chambre des Députés en mai 1869. Son manifeste électoral, le «Programme Belleville», définissait la république comme un agenda du XXe siècle: suffrage «universel» (c'est-à-dire masculin); liberté d'expression et d'association; séparation de l'Église et de l'État; et une éducation laïque gratuite, obligatoire. Ensemble, lui et l'homme politique et historien Adolphe Thiers sont les fondateurs de la Troisième République française (1870–1940) et donc du républicanisme moderne en France.

La capture de l'empereur Napoléon III à Sedan pendant la guerre franco-prussienne (1870–1871) a vu l'empire renversé et une république proclamée (4 septembre 1870). En tant que ministre de l'Intérieur du gouvernement de la Défense nationale, Gambetta a échappé à la capitale assiégée par ballon, a traversé les lignes ennemies et a levé une armée de 110,000 1871 hommes. Aux élections de février 1, il fut renvoyé dans dix départements. Comme déclaration patriotique, il a choisi de représenter le Bas-Rhin en Alsace. Refusant de ratifier le traité de paix qui donnait l'Alsace à l'Allemagne, Gambetta démissionna le 1871er mars XNUMX.

Gambetta passa plusieurs mois dans le pays pour récupérer sa santé et ne fut pas impliqué dans la politique pendant la Commune de Paris de 1871. Il fut de nouveau élu à la Chambre en juillet 1871 et choisit de représenter Paris. La France était maintenant nominalement une république, mais les monarchistes avaient la majorité à la Chambre et cherchaient une restauration. Gambetta a entrepris de créer un large soutien à la république. En novembre 1871, il créa un journal, La république française (La république française). Au cours des années 1870, il fit le tour des provinces prêchant le républicanisme aux «nouvelles couches sociales»: la petite bourgeoisie et la paysannerie, dont il prédit l'importance politique croissante.

Gambetta a développé «l'opportunisme», une mise en œuvre progressive du programme républicain. Il a atténué l'image révolutionnaire du républicanisme, le présentant comme un système de gouvernement viable dans lequel tous les adversaires politiques pourraient opérer. Il a persuadé les républicains d'accepter les compromis nécessaires pour adopter la Constitution de 1875: un président pour nommer les premiers ministres (au lieu d'un contrôle parlementaire total) et un sénat conservateur basé en milieu rural pour équilibrer la chambre basse (au lieu d'une législature monocamérale).

Le républicanisme de Gambetta reposait sur sa vénération pour la Révolution de 1789, son attachement aux «droits de l'homme» (il ne disait rien des «droits des femmes») et son anticléricalisme. Il a fait "le cléricalisme, c'est l'ennemi!" le slogan des républicains depuis des générations. Il ne s'opposait pas à la croyance religieuse (bien que, comme beaucoup de républicains, il fût un libre-penseur), mais il s'attaquait au pouvoir séculier de l'Église catholique et surtout au contrôle de l'Église sur l'éducation, qui s'était considérablement accru sous le Second Empire. Il a proposé un système national laïque d'éducation élémentaire pour les deux sexes, reconnaissant l'importance de l'éducation des filles pour l'avenir du républicanisme.

Malgré son attachement à l'Alsace-Lorraine, Gambetta en est venu à croire que le revanchisme (la politique de la vengeance) était futile et dangereux. Il envisagea de rencontrer le chancelier allemand Otto von Bismarck, pour améliorer les relations avec l'Allemagne, mais cela était inacceptable dans la France des années 1870. Il a soutenu la modernisation de l'armée française et le développement du colonialisme comme moyen de restaurer la grandeur française.

Beaucoup s'attendaient à ce que Gambetta devienne Premier ministre en 1879, en tant que chef du groupement majoritaire à la Chambre des députés, mais le président Jules Grévy (un républicain) l'a contourné. Il a été plutôt élu président (orateur) de la Chambre (1879–1881). Lorsqu'il fut finalement nommé Premier ministre le 14 novembre 1881, son soutien parmi les républicains avait diminué. Plutôt que d'établir un «grand ministère» de républicains de premier plan, comme prévu, il a dû nommer des personnalités inconnues. Son gouvernement n'a survécu que jusqu'au 26 janvier 1882. À la fin de cette année, il a subi une attaque d'appendicite alors qu'il se remettait d'une blessure par balle qu'il s'était infligée accidentellement. Les médecins craignaient d'opérer un personnage aussi important et il mourut d'une péritonite le 31 décembre 1882, à l'âge de quarante-quatre ans. Jules Ferry, premier ministre de la France (1880–1881, 1883–1885), a mis en œuvre le programme républicain de Gambetta d'éducation, de développement des infrastructures et d'expansion coloniale.

En son temps, Gambetta était vénéré comme le père de la république. La chute de la Troisième République (1940) a réduit sa réputation, mais dans les années 1960 et 1970, le travail de JPT Bury et Jacques Chastenet a rétabli sa signification. Il a fait du républicanisme une forme pratique de gouvernement et a contribué à mettre fin à quatre-vingts années d'instabilité qui ont commencé avec la Révolution de 1789.