La bataille d'Ulm (septembre-octobre 1805) était le premier round de la guerre de 1805, menée entre Napoléon Ier et la troisième coalition d'Autriche, de Russie, de Grande-Bretagne et de Suède. Le conflit est né principalement de conflits entre Napoléon, la Russie et l'Autriche au sujet des mesures que Napoléon avait prises à la fois pour assurer sa propre position en France et pour frapper la Grande-Bretagne, avec laquelle il était en guerre depuis mars 1803. Les sources immédiates du conflit en 1805 étaient en Italie, un fait qui a joué un rôle important dans l'élaboration de la campagne militaire.
Le plan de guerre allié pour la fin de l'été 1805 impliquait un effort coordonné: de vastes armées attaquant la France de l'Adriatique à la mer du Nord. La plus grande armée autrichienne, commandée par l'archiduc Charles, attaquerait en Italie. Une autre force autrichienne, théoriquement commandée par l'archiduc Ferdinand mais en réalité contrôlée par son quartier-maître général, le baron Karl von Mack, s'emparerait de la Bavière et attendrait l'arrivée des renforts russes commandés par le général Mikhail Kutuzov avant d'envahir la France via la Suisse. D'autres forces encore devaient faire des débarquements à Naples et à Hanovre, tandis que de grandes armées russes tentaient de contraindre la Prusse à rejoindre également la coalition.
Napoléon n'a pas initialement reconnu les nuages d'orage qui se rassemblaient. Il était déterminé à ses plans pour l'invasion de l'Angleterre et aux derniers préparatifs de l'armée de la Manche à Boulogne avec laquelle il avait l'intention de détruire son ancien ennemi. L'empereur croyait aussi avoir suffisamment intimidé l'Autriche pendant la guerre de la Seconde Coalition (1798-1801) pour ne pas la craindre en 1805. Lorsqu'il apprit à la fin du mois d'août que la flotte française ne serait pas en mesure de s'emparer de la Manche pour permettre son invasion de l'Angleterre, Napoléon décida de frapper la coalition à la place, espérant qu'en punissant l'Autriche, il pourrait gagner du temps pour reprendre sa guerre avec «la perfide Albion».
Il ordonna donc à l'essentiel de la «Grande Armée» nouvellement rebaptisée de courir de ses camps le long de la Manche jusqu'au Rhin, tandis que le corps du maréchal Jean-Baptiste Bernadotte, qui occupait le territoire britannique de Hanovre, se précipiterait vers le sud, à travers la Prusse. territoire, vers le haut Danube. Au début, Napoléon ne savait pas quelles étaient les intentions des Alliés. Il ne cherchait qu'à pénétrer en Bavière le plus rapidement possible pour protéger ou, si nécessaire, restaurer son allié, Maximilien Ier, l'électeur de Bavière, sur son trône menacé. Le plan de guerre initial de l'empereur aurait donc précipité une collision frontale avec l'avancée de l'armée autrichienne. Alors que la Grande Armée approchait de ses positions définitives sur le Rhin à la fin de septembre, Napoléon se rendit compte que l'armée autrichienne de Mack avait avancé jusqu'à la rivière Iller, loin à l'ouest. Il a vu une opportunité correspondante de se diriger vers l'arrière de Mack et de couper son armée de ses lignes de communication et de retraite. Ajustant ses plans de mouvement en conséquence, Napoléon enveloppa le flanc droit de Mack.
Le succès de cette manœuvre dépend du déplacement du corps de Bernadotte (et de deux autres) à travers le territoire prussien d'Ansbach, alors que les Prussiens se déclarent en état de neutralité armée. Mack ne s'attendait pas ou ne croyait pas que Napoléon violerait la neutralité prussienne et risquerait ainsi d'amener plus de 200,000 14 troupes de premier ordre sur le terrain contre lui. Mack n'avait donc pris aucune mesure pour garder son aile droite, permettant aux forces de Napoléon de se diriger rapidement vers l'arrière de Mack et de refouler les Autrichiens vers Ulm dans une série de batailles confuses le long du Danube. Le 17 octobre, les Autrichiens sont enfermés dans la forteresse délabrée d'Ulm elle-même, encerclée par les troupes françaises et sans espoir de fuite. Mack accepta le XNUMX octobre de rendre son armée avant le vingt-cinquième, bien que la date ait ensuite été déplacée au vingtième à la demande de Mack.
La violation par Napoléon du territoire prussien avait, entre-temps, eu pour effet d'entraîner la Prusse dans la guerre. À Potsdam début novembre, le roi Frédéric-Guillaume III a signé un accord avec le tsar Alexandre Ier de Russie pour frapper l'armée exposée de Napoléon le long de ses flancs et de ses arrières. Les Prussiens ont commencé une mobilisation et un déploiement rapides pour réaliser ce plan, qui a été suspendu par le traité de Schönbrunn signé par le co-ministre prussien des affaires étrangères, le comte Christian von Haugwitz, le 15 décembre, treize jours après la bataille d'Austerlitz à laquelle Alexandre et son les alliés autrichiens restants ont été vaincus.
La bataille d'Ulm n'était pas un chef-d'œuvre de planification préalable et de tromperie habile, comme on le dit parfois, mais plutôt un chef-d'œuvre d'adaptation habile et décisive à des circonstances changeantes. Les plans initiaux de Napoléon étaient de faire plus ou moins ce que Mack attendait de lui, bien qu'avec beaucoup plus de force. Il a conçu le plan de la dernière et brillante manœuvre seulement après avoir vu le déploiement autrichien. Il saisit ainsi une opportunité qu'un ennemi confus lui avait présentée. De plus, Napoléon n'a pu le faire qu'en sacrifiant la sécurité future de son armée. Il n'avait pas compté sur l'hostilité prussienne à la suite de la violation d'Ansbach, et ne comprenait donc pas tout le danger auquel il exposait son armée à un niveau stratégique afin d'obtenir un avantage opérationnel sur l'ennemi à portée de main.