Collier de diamants, affaire du. Bien qu'apparemment sans rapport avec la politique sérieuse, l'Affaire du collier de diamants a endommagé la position de la monarchie française dans l'opinion publique et a ainsi constitué une étape importante vers la Révolution de 1789. L'affaire était centrée sur une série de tromperies. En 1785, une jeune femme vivant à Versailles persuada Louis de Rohan, un important courtisan et ecclésiastique, que la reine Marie Antoinette (1755–1793) souhaitait qu'il achète en son nom un collier célèbre et fabuleusement cher. Il aurait à faire l'achat secrètement puisque le roi Louis XVI (a gouverné 1774–1792) avait précédemment indiqué sa désapprobation. Des lettres falsifiées et une brève apparition d'une prostituée déguisée en reine avait déjà adouci Rohan pour une requête de ce genre; il acquit les bijoux et les remit aux comploteurs, qui les vendirent aussitôt à l'étranger. Lorsque la tromperie est devenue connue, il s'est proclamé une dupe innocente, mais le roi et la reine indignés ont insisté pour qu'il soit jugé pour fraude. Malgré leurs efforts, en 1786, la plus haute cour de France, le Parlement de Paris, vota de justesse l'acquittement de Rohan, une réprimande publique au monarque.
Les historiens ont mis l'accent sur le vaste débat public suscité par l'affaire et sur l'impact de ces discussions sur la politique du XVIIIe siècle. Des contemporains de tous les niveaux de la société ont acheté avec empressement des brochures et des notes d'avocats racontant l'histoire; et beaucoup d'entre eux ont défendu Rohan et les comploteurs en suggérant l'implication de Marie-Antoinette avec eux tous. Ces brochures ont attiré les lecteurs, semble-t-il, parce qu'elles exprimaient des craintes généralisées concernant le despotisme royal et l'influence des femmes sur la monarchie. L'affaire rendait la reine avide et peut-être promiscueuse, le roi faible mais vengeur. À partir de 1785, de telles images domineront de plus en plus le débat public sur la monarchie.