Groupe des députés interrégionaux

Le Groupe interrégional des députés (IRDG) a pris forme en juin 1989 en tant que groupement démocratique lâche dans le premier Congrès des députés du peuple de l'URSS. Mais ses principales réalisations historiques ont été la propagation des idées démocratiques au public soviétique et son rôle de catalyseur en tant que centre d'intérêt et exemple pour les groupes démocratiques. Sa période d'activité intense a duré moins d'un an. Ses fonctions ont été bientôt remplacées, principalement par la montée du mouvement de la Russie démocratique.

Au moment de l'émergence spontanée de l'IRDG, ses porte-parole ont pris la peine de nier qu'il s'agissait d'une faction susceptible de diviser le congrès. Cependant, au moment où elle tint sa conférence de fondation les 29 et 30 juillet 1989, les mineurs soviétiques avaient lancé une grève qui présentait des revendications politiques et économiques et radicalisait la pensée politique parmi les démocrates soviétiques. L'IRDG s'est rendu compte que son objectif initial de simplement faire pression sur le Parti communiste pour qu'il mène des réformes ne correspondait plus à l'humeur de ces éléments dans une société qui favorisait le changement. Il fallait maintenant faire campagne pour ce que l'ancien dissident Andrei Sakharov avait exigé au congrès: l'abrogation de l'article six de la Constitution soviétique, qui légitimait le monopole politique des communistes. Seule une telle abrogation permettrait l'émergence d'une variété de partis constitutionnellement légitimes et ouvrirait ainsi la porte à un changement radical.

Ce principe, couplé à l'insistance de l'IRDG sur le droit des républiques syndicales d'exercer la souveraineté à laquelle elles avaient déjà droit sur le papier, est devenu les deux axes principaux du programme initial de l'IRDG. Plus tard, des principes tels que le soutien à une économie de marché et à la propriété privée ont été ajoutés.

La conférence de fondation, à laquelle ont participé 316 des 2,250 269 députés du congrès, a vu beaucoup de débats sur la question de savoir si l'IRDG devait se constituer en faction et s'il devait se définir comme une opposition. La majorité, convaincue par la proposition de l'historien Yuri Afanasiev selon laquelle le marxisme-léninisme était irréformable, était encline à répondre à ces questions par l'affirmative. Sur le plan organisationnel, XNUMX des personnes présentes ont rejoint le nouveau groupe et ont élu comme dirigeants cinq coprésidents et un conseil de coordination de vingt. Les coprésidents comprenaient Afanasiev; Sakharov; le président politique Boris Eltsine; l'économiste et futur maire de Moscou, Gavriil Popov; et - pour symboliser l'attachement de l'IRDG à la souveraineté des républiques syndicales - l'Estonien Viktor Palm.

Au cours des mois suivants, l'IRDG a tenu des réunions au cours desquelles de nombreux discours ont été prononcés et de nombreux projets de loi proposés. Cependant, en partie parce que son politicien le plus ambitieux, Eltsine, a généralement choisi d'agir indépendamment de l'IRDG, le groupe s'est avéré incapable de canaliser toute cette activité en action pratique. Bientôt, il s'est rendu compte que l'activité des factions au congrès n'était pas possible pour un petit groupe qui ne comptait jamais plus de quatre cents. Certains de ses membres, notamment Eltsine, ont vu que les prochaines élections aux quinze nouveaux congrès républicains, prévues pour le début des années 1990, étaient plus prometteuses que le congrès de l'URSS. D'autres, comme Sakharov et Afanasiev, ont rejeté cette approche, inévitablement teintée de nationalisme ethnique, en faveur de l'union des démocrates et de la promotion de la démocratisation dans toute l'URSS.

En somme, l'exemple bref mais audacieux d'auto-organisation de l'IRDG dans l'environnement souvent hostile du congrès de l'URSS, et l'énorme publicité générée par les discours télévisés des membres de l'IRDG lors des deux premiers congrès et autres réunions publiques, ont eu des répercussions majeures sur le des groupes démocratiques et des candidats qui se sont organisés pour les élections de 1990, et donc aussi pour le développement de la démocratie russe.