Guerre de dévolution

DÉVOLUTION, GUERRE DE (1667–1668). Le traité franco-espagnol des Pyrénées (1659) apporta à la France de modestes gains territoriaux. La paix fut scellée par un mariage en 1660 entre le jeune Louis XIV (régné en 1643–1715) et la fille de Philippe IV, Marie-Thérèse (1638–1683). Si les deux puissances considéraient le règlement de 1659 comme une évasion bienvenue de vingt-cinq ans de conflit indécis, au milieu des années 1660, les perceptions s'étaient durcies selon lesquelles la France était la force militaire et politique dominante en Europe, tandis que la monarchie espagnole était enfermée dans une spirale d'instabilité. , faiblesse et diminution des ressources. Avec la mort de Philippe IV en 1665 et la minorité du jeune et maladif Charles II (gouverné de 1665 à 1700), la tentation pour Louis XIV d'exploiter son rival autrefois puissant est devenue écrasante. Bien que la convention dynastique accorderait l'héritage de toute la monarchie espagnole à l'héritier masculin de Philippe IV, les juristes de Louis ont soutenu que la coutume locale dans certaines parties des Pays-Bas espagnols accordait des parts d'héritage aux héritières par un mariage précédent. Parce que les Espagnols n'avaient jamais payé la dot de Marie-Thérèse, on prétendit que sa renonciation aux droits sur l'héritage espagnol était nulle et que le droit privé des Pays-Bas pouvait ainsi s'appliquer au territoire convoité par le roi de France. Ce sophisme juridique se révéla suffisant pour justifier les desseins agressifs de Louis et, en mai 1667, trois armées totalisant 70,000 1659 hommes franchirent les frontières des Pays-Bas espagnols. La capacité défensive avait été épuisée depuis XNUMX car de nombreuses troupes avaient été transférées dans la péninsule ibérique pour soutenir la lutte échouée contre l'indépendance portugaise. L'offensive française était écrasante: plus de grandes villes et forteresses sont tombées aux mains des Français en une seule campagne qu'au cours des vingt-cinq années de guerre précédentes.

Cependant, l'ampleur de ce succès concerne d'autres puissances européennes. Si les Néerlandais étaient auparavant des alliés des Français, la perspective que les Pays-Bas espagnols seraient entièrement absorbés par les armées de Louis les amena à se joindre aux Anglais et aux Suédois, engagés si nécessaire à refouler la France à ses frontières de 1659. Cette Triple Alliance fut ratifiée en janvier 1668. La réponse française fut une nouvelle activité militaire - l'occupation de la Franche-Comté espagnole. Pourtant, peu de temps après, Louis XIV et ses ministres acceptèrent le modeste règlement de paix d'Aix-la-Chapelle (2 mai 1668). Le facteur critique dans le règlement était le traité de partage secret pour le partage de la totalité de l'héritage espagnol, rédigé en janvier 1668 entre Louis et l'empereur des Habsbourg, Léopold I (a gouverné 1655-1705), et basé sur l'hypothèse que Charles II serait pas survivre à sa minorité. Léopold ne doutait guère qu'il hériterait alors de tout l'Empire espagnol, mais il ne pensait pas pouvoir faire valoir ses droits contre une France puissante qui serait nerveuse à propos d'un empire des Habsbourg réunifié. C'est pourquoi une partition fut arrangée, donnant à la France les Pays-Bas espagnols, la Franche-Comté, Naples et la Sicile, les Philippines et la Navarre, en échange de l'acceptation de la succession de l'empereur au reste de l'empire. Le traité de partition eut l'effet désiré sur Louis XIV, le persuadant qu'un règlement rapide du conflit néerlandais en suspens faciliterait l'acquisition ordonnée d'un prix plus élevé que même la campagne militaire la plus réussie de 1668 n'offrirait.