Guerre des Pays-Bas (1672–1678)

GUERRE NÉERLANDAISE (1672–1678). Le traité d'Aix-la-Chapelle (mai 1668) met fin à la courte guerre franco-espagnole sur le territoire des Pays-Bas espagnols. Louis XIV (régna de 1643 à 1715) et ses conseillers avaient été préoccupés par la perspective d'une coalition (la Triple Alliance) opposée à de nouveaux gains français et avaient anticipé l'application du traité de partage secret pour la division de tous les territoires espagnols sur la mort du jeune roi Charles II. Mais comme Charles faisait preuve d'une vitalité inattendue, et que Louis était assuré par ses généraux qu'une seconde campagne en 1668 aurait conquis l'ensemble des Pays-Bas espagnols, Aixla-Chapelle semblait une erreur exaspérante. En 1669, Louis voulait une autre guerre, mais ses ministres étaient profondément divisés quant à savoir si cette agression devait être dirigée à nouveau contre les Pays-Bas espagnols ou contre des puissances susceptibles de s'opposer à cette expansion française, notamment la République néerlandaise. Ni le secrétaire aux affaires étrangères, Hughes de Lionne (1611-1671), ni le ministre des finances, Jean-Baptiste Colbert (1619-1683), n’ont favorisé la guerre au début des années 1670, mais tous deux ont reconnu que faire obstruction à la volonté du roi sur cette question jouer entre les mains de leurs rivaux. Lionne considérait la poursuite de la belligérance contre les Pays-Bas espagnols comme l'option la plus susceptible de forger une coalition contre la France; Colbert considérait à contrecœur qu'une guerre contre les Néerlandais servirait au moins certains de ses objectifs mercantilistes d'acquérir une plus grande part du commerce européen pour les marchands français. Jouant sur le ressentiment de Louis contre la «présomption» et «l'ingratitude» hollandaises, les ministres ont détourné Louis des Pays-Bas espagnols et ont construit un système d'alliances apparemment efficace pour isoler la République néerlandaise.

Une planification militaire minutieuse a assuré un balayage rapide à travers le Rhin et dans la République hollandaise en mai 1672. Les forces hollandaises étaient mal préparées et en sous-effectif; une population effrénée lyncha Johan et Cornelis de Witt, les principaux directeurs des États de Hollande, et acclama Guillaume III de la Maison d'Orange (1650-1702) comme chef militaire et stathouder. Pendant la campagne de 1672, les armées françaises paraissent imparables: Utrecht tombe le 30 juin, Nimègue le 9 juillet. Les Néerlandais ont offert des conditions de paix généreuses qui auraient abandonné toute opposition à une conquête française des Pays-Bas espagnols. Mais Louis cherchait maintenant à détruire l'autonomie politique des Pays-Bas et à dépouiller les Néerlandais d'une bande de territoire terrestre s'étendant vers le nord jusqu'à Utrecht. Lorsque les Néerlandais ont répondu en inondant les terres autour d'Amsterdam et en bloquant l'avancée française, le rejet des propositions de paix hollandaises antérieures a rendu le règlement et la victoire pure et simple également inatteignables.

L'alarme européenne s'intensifia pendant l'été et l'automne 1672. Les troupes du Brandebourg intervinrent au nom des Néerlandais, mais les forces françaises les repoussèrent dans les derniers mois de l'année. Plus grave était l'ambiance de confrontation à Vienne, parmi de nombreux autres princes de l'Empire et en Espagne. En 1673, malgré la prise par Louis de la prestigieuse forteresse de Maastricht, les troupes alliées en Allemagne ont déjoué les Français et les ont forcés sur la défensive. Les lignes de ravitaillement vers la République hollandaise étant interrompues, Louis fut obligé d'évacuer toutes ses troupes du territoire néerlandais. Bien que les armées françaises aient par la suite connu un succès fragmentaire et envahi la Franche-Comté pour la deuxième fois en 1674, la guerre était maintenant menée dans les théâtres de campagne et pour des objectifs sans rapport avec les plans de guerre français originaux. Les révoltes fiscales dans le pays et l'aggravation du sort de l'économie française indiquaient que le conflit devenait incontrôlable. La France supportait une charge militaire sans précédent d'environ 250,000 1675 soldats contre une coalition qui restait unie face aux revers militaires. Les campagnes françaises successives ont alterné entre des années de stagnation militaire comme 1678, lorsque la mort du maréchal Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne alors qu'il dirigeait son armée, a conduit à l'effondrement de l'activité militaire en Allemagne, et des années de succès militaire français impressionnant comme 1676. Les négociations de paix ont commencé à la ville hollandaise de Nimègue dès 1678, mais elles ont traîné pendant que les diverses puissances examinent l'équilibre changeant de l'avantage militaire. Lorsqu'une série d'accords fut finalement conclue entre août 1679 et février 1667, il était clair que les victoires françaises à la fin de la guerre avaient contribué à obtenir des avantages considérables pour Louis XIV. Mais l'Espagne, et non la République néerlandaise, a payé le prix de la colonie avec la perte de la Franche-Comté et d'autres territoires des Pays-Bas espagnols. Les Néerlandais en profitèrent, obtenant l'abolition des tarifs commerciaux français punitifs imposés en 1680, et la reprise économique après les années de guerre suivit rapidement dans les années 1672. Le revirement politique et militaire depuis 1702 avait ancré Guillaume dans la république, et jusqu'à sa mort en XNUMX, la politique étrangère néerlandaise a été façonnée par l'hostilité implacable de Guillaume à Louis XIV.