Jean paul sartre

Le philosophe et homme de lettres français Jean Paul Sartre (1905-1980) est l’écrivain le plus polyvalent et l’influence dominante de trois décennies de la vie intellectuelle française.

Jean Paul Sartre est né à Paris le 21 juin 1905. Son père, officier de marine, est décédé lors d'une période de service en Indochine avant que Sartre n'ait deux ans. Sa mère appartenait à la famille alsacienne Schweitzer et était la cousine germaine d'Albert Schweitzer. La jeune veuve est retournée dans la maison de ses parents, où elle et son fils ont été traités comme «les enfants». Dans le premier volume de son autobiographie, Les mots (1964), Sartre décrit son enfance contre nature comme un garçon gâté et précoce. N'ayant aucun compagnon de son âge, l'enfant trouve des «amis» exclusivement dans les livres. La lecture et l'écriture sont ainsi devenues ses deux passions. "C'est dans les livres que j'ai rencontré l'univers."

Sartre est entré à l'École Normale Supérieure en 1924 et après un échec a reçu la première place dans le agrégation de philosophie en 1929. La romancière Simone de Beauvoir termine deuxième cette année-là, et les deux forment un lien intime qui perdure par la suite. Après avoir accompli le service militaire obligatoire, Sartre a pris un poste d'enseignant dans un lycée du Havre. Là, il a écrit son premier roman, Nausée (1938), que certains critiques qualifient de roman français le plus influent du siècle.

De 1933 à 1935, Sartre est étudiant-chercheur à l'Institut Français de Berlin et de Fribourg. Il découvre les œuvres d'Edmund Husserl et de Martin Heidegger et commence à philosopher dans la veine phénoménologique. Une série d'ouvrages sur les modalités de la conscience coulés de la plume de Sartre: deux ouvrages sur l'imagination, un sur la conscience de soi et un sur les émotions. Il a également produit un volume d'histoires courtes de premier ordre, Le mur complète au niveau des unités (1939).

Sartre revient à Paris pour enseigner dans un lycée et pour continuer son écriture, mais la Seconde Guerre mondiale intervient. Appelé par l'armée, il sert brièvement sur le front de l'Est et est fait prisonnier. Après neuf mois, il obtint sa libération et retourna à l'enseignement à Paris, où il devint actif dans la Résistance. Pendant cette période, il écrivit son premier grand ouvrage de philosophie, Être et néant: essai d'ontologie phénoménologique complète au niveau des unités (1943).

Après la guerre, Sartre abandonna l'enseignement, déterminé à subvenir à ses besoins en écrivant. Il était également déterminé à ce que son écriture et sa réflexion soient engagé. Les intellectuels, pensait-il, doivent prendre publiquement position sur chaque grande question de leur temps. Il devient ainsi fondamentalement moraliste, tant dans ses œuvres philosophiques que littéraires.

Sartre s'était tourné vers l'écriture dramatique et a finalement produit une série de succès théâtraux qui sont essentiellement des dramatisations d'idées, bien qu'ils contiennent des personnages finement dessinés et des intrigues animées. Les deux premiers, Les mouches et Sans issue, ont été produits dans Paris occupé. Ils ont été suivis par Mains sales (1948), généralement appelée sa meilleure pièce; Le diable et le bon Dieu (1957), une tirade blasphématoire et anti-chrétienne; et Les prisonniers d'Altona (1960), qui combinait une représentation convaincante du personnage avec une critique sociale affirmée. Sartre a également écrit un certain nombre de comédies: La prostituée respectueuse (1946), Kean (1954), et Nekrassov (1956), qui, selon le critique Henry Peyre, «le révèle comme le meilleur talent comique de notre temps».

Au cours de cette même période, Sartre a également écrit un roman en trois volumes, Les chemins de la liberté (1945-1949); un traité sur la littérature engagée; longues études de Charles Baudelaire et Jean Genet; et un nombre prodigieux de critiques et de critiques. Il a également édité Les Temps modernes.

Bien qu'il n'ait jamais été membre du parti communiste, Sartre sympathisait généralement avec les opinions politiques de l'extrême gauche. Quelle que soit la question politique, il n'a pas tardé à publier ses opinions, les combinant souvent avec des actes publics de protestation.

En 1960, Sartre revient à la philosophie, publiant le premier volume de son Critique de la raison dialectique. Il représentait essentiellement une modification de son existentialisme par des idées marxistes. La dérive des travaux antérieurs de Sartre était vers un sentiment de futilité de la vie. Dans Être et le néant il déclara que l'homme était «une passion inutile», condamné à exercer une liberté dénuée de sens. Mais après la Seconde Guerre mondiale, son nouvel intérêt pour les questions sociales et politiques et son rapprochement avec la pensée marxiste l'ont conduit à des vues plus optimistes et activistes.

Sartre a toujours été un individu controversé mais respecté. En 1964, Sartre a été récompensé mais a refusé d'accepter le prix Nobel de littérature. Sartre a souffert de problèmes de santé tout au long des années 1970. Il est mort d'une maladie pulmonaire en 1980.

lectures complémentaires

Sartre Les mots (trans. 1964) a donné un récit très inhabituel de son enfance, soumettant ses premières années à la même «psychanalyse existentielle» qu'il appliquait à Baudelaire et Genet. L'autobiographie de Simone de Beauvoir, La prime de la vie (trans. 1962), contenait un compte rendu détaillé et intime de Sartre. Mary Warnock, La philosophie de Sartre (1965), était un compte rendu lisible des écrits philosophiques. Philippe Thody, Jean-Paul Sartre: une étude littéraire et politique (1960), a fait une évaluation approfondie des œuvres littéraires. □