Jean Jacques Dessalines (1758-1806) était un nationaliste haïtien et le premier dirigeant d'une Haïti libre. Bien qu'il ait été un chef militaire courageux pendant la guerre d'indépendance, il a échoué en tant qu'administrateur et homme d'État.
Il existe peu d'informations détaillées sur les origines exactes de Jean Jacques Dessalines. Comme le premier grand dirigeant haïtien, Pierre Dominique Toussaint L'Ouverture, Dessalines était d'origine africaine et est né en esclavage dans le nord d'Haïti. Contrairement à Toussaint, il est resté analphabète toute sa vie.
Dans la décennie mouvementée entre la grande révolte des esclaves de 1791 et l'indépendance définitive le 1er janvier 1804, Dessalines fut l'un des principaux lieutenants de Toussaint. Pendant la période où Toussaint opérait contre les mulâtres dans le sud de Saint Domingue (plus tard Haïti), Dessalines a capturé Jacmel, l'un de leurs principaux points forts, et a poursuivi sa campagne en exterminant les survivants. Cette férocité a marqué Dessalines tout au long de sa carrière.
Lorsque Napoléon envoie son beau-frère, le capitaine général Charles Leclerc, pour rendre la colonie en esclavage, Dessalines est le commandant de l'importante ville portuaire de Saint-Marc. De nombreux généraux ont fait défection mais pas Dessalines. Lui et Toussaint se replièrent dans l'intérieur, où, en mars 1802, Dessalines fut finalement submergé dans la bataille de Crête-à-Pierrot.
Après que Toussaint ait été capturé et transporté en France, Dessalines a émergé comme la figure principale de la guerre d'indépendance haïtienne. Les forces du général Leclerc avaient subi de lourdes pertes dans les campagnes contre les armées d'anciens esclaves et essayaient maintenant de faire face aux tactiques de guérilla et, en même temps, à la fièvre jaune. Leclerc mourut de la maladie en novembre 1802. Un an plus tard, Dessalines battit le successeur de Leclerc, le gouverneur général Rochambeau, dans la bataille de Vertières, près de l'actuelle ville de Cap-Haïtien.
Indépendance haïtienne
Le 1er janvier 1804, Dessalines proclame l'indépendance haïtienne aux Gonaïves. Malheureusement pour Haïti, les qualités de courage personnel de Dessalines n'ont pas été égalées par une tolérance, un sens politique et une magnanimité désespérément nécessaires. Il se fit nommer gouverneur général à vie, avec le droit de choisir un successeur, suite à cela en se couronnant empereur Jean-Jacques Ier, mais sans créer de noblesse. Selon ses propres mots: "Moi seul, je suis noble" (Moi seul, je suis noble).
Sa haine des blancs a continué après l'indépendance haïtienne, et il a massacré méthodiquement tout Français blanc qu'il pouvait trouver. Obsédé par la peur de la reconquête française, il a drainé beaucoup d'énergie et d'argent pour maintenir une grande armée permanente et pour construire une série de forts.
Dessalines était confronté à la tâche de reconstruire une économie agricole brisée et à forte intensité de main-d'œuvre de la seule manière qu'il connaissait - par l'ordre et la discipline. Un citoyen était soit un ouvrier, soit un soldat. Une sorte de prospérité a été rétablie mais au prix de la liberté personnelle et sans la superbe administration que le régime d'Henri Christophe aurait bientôt dans le nord. Bien que les classes inférieures aient accepté à contrecœur ses décrets, les mulâtres, dont beaucoup étaient des propriétaires terriens de longue date et des gens d'éducation et de position, refusèrent de se plier à ses demandes de plus en plus dures. Jean Jacques I a été assassiné dans une embuscade près de Port-au-Prince le 17 octobre 1806.
lectures complémentaires
Une excellente source sur l'histoire et les personnalités haïtiennes est James G. Leyburn, Le peuple haïtien (1941; rév. Éd. 1966). D'autres travaux utiles incluent CLR James, Les Jacobins noirs (1938; 2e éd. 1963); Ludwell Lee Montague, Haïti et les États-Unis, 1714-1938 (1940); Selden Rodman, Haïti: la République noire (1954); et Charles Moran, Triumvirat noir (1957). □