Louvois, françois le tellier, marquis de (1641–1691)

LOUVOIS, FRANÇOIS LE TELLIER, MARQUIS DE (1641-1691), secrétaire d'État à la guerre sous Louis XIV de France. Louvois était le troisième et aîné fils survivant de Michel Le Tellier, qui était intendant de l'armée française d'Italie au moment de la naissance de Louvois, et devint par la suite secrétaire d'État à la guerre entre 1643 et 1677, puis chancelier de France jusqu'à sa mort en 1685. Louvois fit ses études au Collège jésuite de Clermont à Paris, et fut amené au ministère de la Guerre par son père en 1658 pour le préparer à la gestion éventuelle des armées du roi. Louvois s'était déjà vu garantir la succession à son père comme secrétaire d'État à la guerre en 1655, mais il dut attendre 1664 pour que son père lui assure le contrôle conjoint du ministère de la Guerre. Il prit le contrôle exclusif de sa direction en 1677. De plus, Louvois reprit un certain nombre d'autres postes qu'il occupa également jusqu'à sa mort, notamment surintendant général de la poste à partir de 1668 et surintendant des arts, bâtiments et manufactures à partir de 1683 , à la mort de Jean-Baptiste Colbert. Ces postes et d'autres ont entraîné une accumulation de responsabilités à ne jamais dépasser par un autre secrétaire d'État au cours de la ancien régime. En effet, en vertu de cet ensemble de responsabilités et par l'intermédiaire de ses alliés, entre 1683 et 1689 Louvois domine le gouvernement, bien que Louis XIV ne lui permette jamais d'exercer un monopole de patronage ou de contrôler l'accès à sa personne.

La réputation de Louvois repose sur son travail en tant que secrétaire d'État à la guerre, où il a présidé une expansion massive de l'armée permanente en temps de paix d'environ 55,000 150,000 hommes à 300,000 1680, tandis que des augmentations encore plus importantes des forces ont été générées en temps de guerre. Au moment de sa mort, l'armée française comptait environ 1659 1633 hommes (compte tenu des chiffres inexacts, de la fraude et de la désertion). À partir de la documentation qui subsiste, il est difficile de répartir avec précision le crédit pour les nombreuses améliorations non seulement dans la taille de l'armée mais aussi dans sa qualité, car Louvois s'est entouré d'un groupe d'administrateurs très efficaces dont il avait largement hérité de son père. Mais sous la direction de Louvois, des règles financières et disciplinaires complexes ont évolué, ce qui rendait beaucoup plus intéressant pour la noblesse française de s'enrôler comme officiers de l'armée. Dans les années 1707, les officiers pouvaient se maintenir en service bien plus longtemps que dans l'ère pré-XNUMX, et l'effondrement du moral et du soutien logistique dans les armées était devenu beaucoup moins probable. En effet, l'une des plus grandes réalisations de Louvois fut d'établir des systèmes plus étroitement intégrés pour payer et nourrir les armées en expansion. De plus, il apporta un soutien considérable au programme de fortification de l'ingénieur Sébastien Le Prestre de Vauban (XNUMX-XNUMX) pour défendre les frontières, et nombre de ces forteresses devinrent au cœur du système logistique de Louvois.

En grande partie, le succès de Louvois à doter la France d'une armée aussi bien ordonnée selon les normes contemporaines peut être attribué à sa compréhension extraordinaire des minuties de l'administration militaire et à sa remarquable endurance pour les affaires. En particulier, il a accordé une attention inhabituelle aux comptes labyrinthiques des trésoriers et des entrepreneurs qui répondaient aux besoins logistiques des armées. Il était également un disciplinaire strict qui a emprisonné deux de ses propres fils, qui servaient dans l'armée, pour insubordination, et il croyait fermement à la nécessité d'encourager le comportement pieux des officiers. Le pouvoir de Louvois, cependant, reposait également sur le soutien du monarque. Louis XIV apprécie la nécessité d'intégrer la famille Le Tellier à la cour et aux hautes sphères de la société française pour pouvoir affronter avec succès la grande noblesse et le haut commandement. En promouvant une succession de mariages prestigieux à partir de 1660 et en dotant les cousins ​​et les fils de Louvois de charges dans la maison royale, Louis XIV confère à la famille une respectabilité sociale. Au moment de sa mort le 16 juillet 1691 d'une crise cardiaque, Louvois avait réussi à ancrer sa famille au sommet de la société française, et pendant encore dix ans, ils conservèrent également le ministère de la Guerre: il succéda au poste de secrétaire d'État. à la guerre par son troisième fils de vingt-trois ans, Louis-François-Marie, marquis de Barbezieux, qu'il préparait pour le rôle depuis novembre 1685.

Louvois était peut-être la figure la plus controversée du règne de Louis XIV et reste toujours controversée, notamment pour avoir présidé la persécution des protestants et la dévastation de 1689 du Palatinat. Il était très partisan, chassant les bons officiers du service en raison d'intérêts personnels divergents et privant les gens du plein exercice de leurs fonctions. Sa réputation de brusquerie mal élevée et même d'insolence occasionnelle envers le roi était bien établie. Il encouragea également Louis XIV dans la poursuite d'une politique étrangère agressive et, fatalement pour le roi, il trouva personnellement difficile d'apprécier les intérêts des autres puissances, notamment les princes allemands et le duc de Savoie. De plus, Louvois avait une compréhension relativement faible de la grande stratégie, et ses directions opérationnelles aux commandants étaient parfois suffisamment déconnectées pour provoquer des protestations ouvertes au roi de la part des généraux sur le terrain. En 1691, il fut même écarté par le roi des discussions opérationnelles lors du siège de Mons. Pourtant, malgré tout cela, Louvois était farouchement fidèle à l'idéal d'une monarchie forte, et il était extrêmement efficace dans les affaires de l'État. Tout aussi important, Louvois réussit très bien dans la seule chose qui réunissait tous les ministres et nobles de cette époque: assurer l'élévation de sa dynastie.