Le peintre canadien Maurice Galbraith Cullen (1866-1934) a été un pionnier de l'impressionnisme dans l'art canadien et est particulièrement connu pour ses paysages d'hiver.
Maurice Cullen est né à St. John's, Terre-Neuve, et a grandi à Montréal. Il a commencé sa formation de sculpteur sous Philippe Hébert et, avec l'héritage de sa mère, il est allé à Paris en 1887 pour poursuivre ses études à l'école des Beaux-Arts. Une fois qu'il a vu les œuvres de Claude Monet, cependant, il s'est tourné vers la peinture et, pendant les années suivantes, a cherché les repaires préférés des impressionnistes français: Moret, Giverny et Bretagne. Il expose au Salon et est élu membre de la Société Nationale des Beaux-Arts.
Avec une réputation européenne bien établie, Cullen revient à Montréal en 1895 et commence à peindre les paysages hivernaux le long du fleuve Saint-Laurent à proximité de Québec et les scènes nocturnes de Montréal, pour lesquelles il est surtout connu. En 1897, il était un exposant régulier de l'Académie royale du Canada et il en devint membre à part entière en 1907. Malgré cela, son travail ne fut pas immédiatement accepté par un public consacré à l'art européen du XIXe siècle, et il aurait été affamé sans le soutien de quelques mécènes, comme Sir William Van Horne.
En 1900, Cullen réussit à financer un deuxième séjour en Europe, cette fois pour 2 ans, et en plus de visiter des repaires familiers en France avec son vieil ami James Wilson Morrice, il s'aventura jusqu'en Afrique du Nord. Entre 1910 et 1912, il peint sur la côte accidentée de Terre-Neuve et l'une de ses plus grandes toiles montre sa ville natale de St. John's.
Après la Première Guerre mondiale, au cours de laquelle Cullen est un artiste de guerre, sa réputation au Canada ne cesse de croître. Lorsqu'il mourut en 1934 à sa retraite à la campagne à Chambly, il était vénéré non seulement par les jeunes rebelles qu'il avait inspirés pendant ses années maigres, mais aussi par le grand public canadien.
Contrairement à son ami Morrice, avec qui il dessinait parfois sur l'île d'Orléans en contrebas de Québec, Cullen préférait peindre en extérieur, même par temps le plus froid, afin de capter l'effet du soleil sur la neige. Il a été l'un des premiers artistes canadiens à reconnaître le fait que les ombres de neige reflètent le bleu du ciel, et il n'a pas hésité à abandonner la douce brume des impressionnistes français pour la clarté nette de l'atmosphère canadienne. Dans son honnêteté sans compromis du sujet et du style, il était un véritable pionnier de l'école nationale de la peinture de paysage.
lectures complémentaires
La biographie faisant autorité de Cullen est de son marchand d'art à Montréal, William R. Watson, Maurice Cullen (1931). Pour le contexte général, voir J. Russell Harper, La peinture au Canada: une histoire (1966). □