POMPADOUR, JEANNE-ANTOINETTE POISSON (1721-1764), mécène artistique et politique et favori de Louis XV de 1745 à 1764 à la cour de Versailles. Pompadour est née Jeanne-Antoinette Poisson de François et Louise-Madeleine Poisson à Paris. Elle a été préparée pour la cour par son oncle et père présumé, Lenormant de Tournehem, et, éduquée par l'ordre des Ursulines, est devenue compétente en littérature, mathématiques, religion, histoire, arts et musique et en tant qu'artiste et acteur amateur. Les liens de Tournehem avec la société parisienne ouvrent à Pompadour les portes des célèbres salons de Mesdames Marie-Thérèse Geoffrin, Claudine-Alexandrine Guérin de Tencin et Marie Vichy-Chamrond, marquise du Deffand. L'héritage de Pompadour la rattachait à la classe financière des fermiers généraux, et son passé de non-noble provoqua un grand ressentiment à son arrivée à Versailles. Ses portraits révèlent sa beauté et son intellect; l'iconographie identifie son mécénat pour les arts et les Lumières.
Pompadour épousa le neveu de Tournehem Charles-Guillaume d'Etoiles en 1741, et initialement leur union stable fut fondée sur l'amour. Ils eurent deux enfants, un fils né en 1742, décédé subitement, et une fille, Alexandrine, née en 1744. La mort d'Alexandrine en 1754 des suites d'une appendicite aiguë et d'une péritonite brisa Pompadour. Le mariage la liait pour toujours aux fermiers fiscaux, et des questions plus tard sur ses liens financiers avancées par ses ennemis à la cour l'ont discréditée tout au long de sa vie. Tournehem, éminente agricultrice générale, a façonné et éduqué Pompadour dès son enfance pour les quartiers intimes de Louis XV, dont la prédilection pour les maîtresses royales était légendaire. Ce qui commença initialement entre le roi et Pompadour comme des flirts à cheval et un rendez-vous à un bal masqué aboutit à sa séparation conjugale et à sa présentation à la cour en 1745. La même année, Louis XV conféra le marquisat de Pompadour à sa nouvelle maîtresse, qui partagea le lit du roi depuis près de cinq ans. En 1750, elle entreprit la transition de maîtresse à amie et resta encore quinze ans à la cour en tant que plus proche conseiller et ami du roi.
L'ampleur de l'influence de Pompadour a suscité les éloges de ses admirateurs ainsi que le mépris intense de ceux qui ont vilipendé son pouvoir pendant la période où la France a été confrontée à des défis monumentaux dans la guerre de Succession d'Autriche, 1740-1748, et la guerre de Sept Ans, 1756 –1763. Les émeutes d'enfants de 1750, la tentative d'assassinat de Louis XV en 1757 et les débats sur la réforme morale ont dominé l'ascendant de Pompadour de 1745 à 1764 et ont anticipé la Révolution française en 1789. Pompadour faisait partie de ces courants de croisement artistique, politique, intellectuel et changement moral. Bien qu'elle ait été initialement rejetée comme vaine et frivole par certains historiens, les chercheurs en sont venus à considérer la nature perspicace et influente de son impact sur la culture du XVIIIe siècle. Pompadour a joué un rôle clé dans les arts et la politique; pour comprendre les changements de mer de cette période, il faut considérer sa position en son sein.
En tant que mécène politique, Pompadour a participé à la diplomatie entourant la guerre de succession d'Autriche et la guerre de sept ans, sans précédent pour une maîtresse de roi. Ses relations avec des généraux éminents ont démontré sa forte contribution aux affaires militaires. En 1756, elle était l'un des principaux négociateurs des termes de la révolution diplomatique et de l'alliance entre la France et l'Autriche. Le mécénat artistique de Pompadour se manifeste à travers des initiatives de réforme instituées pour la première fois en 1745 à l'Académie française de peinture et de sculpture sous ses nominations en tant que directeurs généraux des bâtiments royaux du roi, Tournehem, et de son frère, le marquis de Marigny. Du rococo aux premiers stades du néoclassicisme, Pompadour a employé l'art comme force de changement, fréquentant des artistes et sculpteurs de François Boucher (1703–1770) à Jean-Baptiste Pigalle (1714–1785). L'une de ses contributions durables comprenait le déménagement de la Manufacture Royale de Porcelaine de Vincennes à son nouveau site de Sèvres en 1756. Son rôle de conseil à Sèvres et dans d'autres usines, dont Beauvais, Gobelins et Aubusson, a relancé les coffres sanglés de la France, le rétablissement protection et propriété d'ici 1759.
Pompadour a approuvé les assiégés Encyclopédie tout au long de la censure des années 1750. Elle a accueilli des rassemblements intellectuels à Versailles et en 1762 a écrit au nom du philosophe Jean Le Rond d'Alembert (1717-1783), l'un des Encyclopédie auteurs. Elle était idéologiquement alignée avec les physiocrates, fournissant du carburant contre les critiques du changement économique, intellectuel et culturel. L'association Pompadour a discerné entre l'esthétique et la philosophie l'a inspirée à exprimer les principes de base du droit naturel à travers l'art qu'elle privilégiait, en particulier la chinoiserie (les arts décoratifs). L'influence de Pompadour a été remarquablement plus grande après avoir quitté le lit du roi. Un discours de rue virulent l'accusait sans relâche comme complice des échecs de la monarchie, mais elle a défié ses critiques. On a observé que Pompadour n'avait pas eu peur de plaisanter sur le fait que, si les harceleurs furieux avaient raison dans leur opposition à la Encyclopédie, brûle le; sinon, brûlez les bourreaux. Ses réalisations résultent de négociations politiques collaboratives et de nombreuses commandes artistiques et des institutions étatiques qu'elle a soutenues. Deffand écrivit tristement à Voltaire du malheur de la mort imminente de Pompadour des suites d'une pneumonie bronchique. Elle a quitté Versailles dans une procession nocturne solennelle, avec Louis XV en deuil dans son sillage. La chronologie de la France de 1745 à 1764 porte le but inoubliable de Pompadour de servir Louis XV avec loyauté et amour.