Accords de Genève de 1954

Les accords de Genève de 1954 résultent d'une conférence à Genève, Suisse, du 26 avril au 21 juillet 1954, qui portait principalement sur la résolution de la guerre entre les forces françaises et celles de la République démocratique du Vietnam (DRV), dirigée par le nationaliste-communiste Ho Chi Minh. La conférence comprenait des représentants de la Grande-Bretagne, de la France, de la République populaire de Chine, de l'Union soviétique, des États-Unis, de la DRV, du Laos, du Cambodge et de l'État du Vietnam (plus tard le Sud-Vietnam). La discussion sur le conflit d'Indochine a commencé le 8 mai, au lendemain de la défaite de la garnison française à Dien Bien Phu par les forces DRV (Vietminh), soulignant la futilité de l'effort de guerre français.

Les Vietminh s'attendaient à ce que leur défaite de la France conduise à la création d'un État vietnamien unifié et indépendant. Cependant, leurs puissants alliés soviétiques et chinois ont craint une intervention militaire américaine en Indochine et ont fait pression sur les Vietminh pour qu'ils consentent à un règlement qui diviserait le Vietnam. Le président américain Dwight D.Eisenhower avait en effet envisagé une intervention militaire pour empêcher une victoire du Vietminh, mais après avoir conclu que les mérites d'une frappe unilatérale étaient contrebalancés par le risque accru d'une guerre mondiale qui préserverait le colonialisme français en Indochine, son administration est parvenue à contrecœur à accepter un règlement négocié.

Les Accords de Genève consistaient en des arrangements de cessez-le-feu séparés pour le Cambodge, le Laos et le Vietnam ainsi qu'une déclaration finale non signée. Les dispositions les plus importantes ont temporairement divisé le Vietnam au 1956e parallèle, créant une zone nord sous l'autorité de la DRV et une région sud dominée par l'Union française. Les accords appelaient toutes les forces militaires à se retirer dans leurs zones respectives dans les trois cents jours. En outre, aucune des deux parties ne devait conclure des alliances militaires, établir des bases militaires étrangères ou compléter son armée et ses armements. Les accords prévoyaient des élections nationales en XNUMX pour réunifier le pays et créaient une commission internationale, composée du Canada, de l'Inde et de la Pologne, pour faire appliquer les accords.

L'administration Eisenhower souhaitant se distancier de tout compromis avec les forces communistes, le secrétaire d'État John Foster Dulles a chargé les diplomates américains d'observer, plutôt que de participer directement, aux négociations de Genève. À la fin de la conférence, les États-Unis ont simplement noté l'existence des accords et ont promis de ne pas les perturber par la force. Bien que les conservateurs aux États-Unis aient rapidement condamné les accords pour récompenser l'agression communiste, Eisenhower et Dulles ont estimé que les accords offraient aux États-Unis l'occasion de construire un bastion anticommuniste et capitaliste en Asie du Sud-Est libre de la souillure du colonialisme français. Les responsables américains avaient donc implicitement rejeté l'intention des accords voulant que la partition soit temporaire bien avant le 16 juillet 1955, lorsque le président sud-vietnamien Ngo Dình Diem annula les élections de 1956 avec l'assentiment américain.

Bibliographie

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Gardner, Lloyd. Approche du Vietnam: De la Seconde Guerre mondiale à Dienbienphu, 1941–1954. New York: Norton, 1988.

H. MatthewLoayza