Valéry, paul (1871–1954)

Poète et essayiste français.

Ambroise-Paul-Toussaint-Jules Valéry, issu d'une famille corso-italienne, est né et a grandi à Sète, ville du sud de la France où, à treize ans, il écrivit ses premiers poèmes. Il fréquente le lycée de Montpellier, obtient son diplôme en 1888. Bien qu'il développe un intérêt croissant pour les arts, Valéry entre à la faculté de droit. Au cours des quatre années suivantes, il eut ses premières rencontres littéraires, rencontrant des écrivains tels que Pierre Louÿs, AndréGide et Stéphane Mallarmé. Il a également publié ses premiers poèmes, dans un style symboliste.

En 1894, Valéry s'installe à Paris, licencié en droit, avec la ferme intention de rencontrer les écrivains de la capitale. Cette même année, il a commencé à écrire "La soirée avec Monsieur Teste" ("Monsieur Teste") qui a été publié en 1896 et à nouveau en 1906. Teste a servi de double littéraire de Valéry. L'année précédente, 1895, il écrivait Introduction àlaméthode de Léonard de Vinci (Introduction à la méthode de Léonard de Vinci). L'ambition globale de Da Vinci dans les arts et les mathématiques a profondément fasciné le jeune Valéry. Les mathématiques, la physique et la philosophie joueraient en effet des rôles majeurs dans le travail complexe de Valéry. Il était intrigué non seulement par le génie de Vinci mais par sa «maîtrise» globale que tout artiste doit acquérir. C'était la référence par laquelle Valéry mesurerait son propre travail.

En 1900, Valéry est nommé au ministère de la Guerre et commence à gagner un revenu régulier; quand il s'est marié, Gide et Louÿs étaient ses témoins. La même année, il devient secrétaire particulier d'Edouard Lebey, chef de l'agence de presse Havas, et il reste à ce poste jusqu'à la mort de Lebey. Valéry avait pris le parti d'Alfred Dreyfus dans le célèbre scandale politique, l'une de ses rares interventions directes en politique avant les années 1920.

En termes de littérature, Valéry dans la période entre 1898 et 1917 a peu produit, et certains critiques ont qualifié cette période de silence ou de crise. En effet, Valéry n'a publié que des critiques et quelques études et poèmes, mais il n'a jamais abandonné entièrement l'écriture. Il a continué à tenir son journal, qui a finalement rempli 261 cahiers. Selon Judith Robinson-Valéry, il écrivit religieusement presque tous les jours de 1894 à 1945. En tout état de cause, ses œuvres majeures furent composées soit avant 1898, soit, peut-être surtout, après 1917. Cette année-là, il publia un poème saisissant, La jeune Parque (Le jeune destin), destiné à soulager son angoisse face à la guerre. Cette œuvre annonçait le retour de Valéry à la poésie. Pour Michel Jarrety, le poème était conçu comme «le tombeau d'une langue à travailler selon les contraintes classiques les plus strictes».

La vision pessimiste de Valéry de la civilisation occidentale à la fin de la Grande Guerre est bien connue: «Nous, en tant que civilisation, savons maintenant que nous sommes mortels». Les années 1920 ont été des années où Valery s'est imposé comme un écrivain qui ne deviendrait jamais facile même en acceptant un grand nombre de missions. Il a méticuleusement compilé ses essais dans une série de cinq volumes, chacun intitulé Variété (1924-1944). En 1920, il publie un recueil de ses premiers poèmes et rencontre également la poète Catherine Pozzi, avec qui il a une liaison passionnée. En 1922, il publie une nouvelle collection, Charmes, qui contenait son poème le plus célèbre, "Le cimetière marin" ("Le cimetière au bord de la mer"), déjà paru en 1920 dans La nouvelle revue française. Valéry disait du poème qu'il était issu d'un «univers poétique» dans lequel «la résonance dépasse la causalité et l'effet de« forme », loin de s'évanouir, lui est demandé. L'idée revendique sa voix.

En 1925, Valéry est élu à l'Académie française et à partir de 1937, il donne des conférences sur la poésie au Collège de France . Ces années furent aussi une période de rencontres et de voyages avec des célébrités littéraires, des artistes et des hommes politiques en sa qualité de président de l'association d'écrivains français PEN (1924-1934) ou en sa qualité de participant à la Commission internationale de coopération intellectuelle et en l'Institut international de coopération intellectuelle. De plus en plus, il s'est engagé dans la politique. Il s'est prononcé en faveur du droit de vote des femmes, a collaboré avec la Société des Nations et s'est vivement intéressé à l'évolution des idées fédérales européennes. En 1933, il est nommé chef du Centre Universitaire Méditerranéen de Nice. Il avait accueilli le maréchal Philippe Pétain à l'Académie française, mais en 1940 il prit position contre le gouvernement de Vichy et contre la rencontre de Pétain avec Adolf Hitler à Montoire et quitta son poste au Centre. L'année suivante, il fit un éloge funèbre en l'honneur d'Henri Bergson, un acte de courage considérant que Bergson était juif. Valéry mourut à Paris le 20 juillet 1945 et, après avoir reçu des funérailles d'État, fut inhumé au cimetière marin (cimetière des marins) à Sètes.