Empire d’Akkad

Type de gouvernement

Basé près de la ville moderne de Bagdad, en Irak, l'Empire d'Akkad était une monarchie puissante mais de courte durée. Le roi akkadien régna sur un certain nombre de cités-États autrefois indépendantes, remplaçant les gouverneurs indigènes par des Akkadiens et imposant des garnisons occupées par des troupes akkadiennes. La plupart des villes conquises avaient deux administrations parallèles: l'une civile et l'autre militaire.

Contexte

La Mésopotamie, nom traditionnel de la terre située entre le Tigre et l'Euphrate en Irak, abritait certaines des civilisations les plus anciennes et les plus sophistiquées du monde antique. Situé dans le sud de la Mésopotamie se trouvaient les Sumériens, un peuple sémitique divisé politiquement et géographiquement en un certain nombre de cités-États indépendantes, chacune gouvernée par un gouverneur, appelé le ensi, et sous la protection d'un dieu protecteur. Au nord vivaient les Akkadiens, qui parlaient une langue différente. On sait peu de choses sur leur histoire jusqu'à environ 2300 avant JC, lorsqu'une armée akkadienne sous le roi Sargon (vingt-quatrième à vingt-troisième siècles avant JC) a balayé les villes sumériennes, a démoli leurs murs et les a proclamées possessions akkadiennes. Les lacunes dans les archives archéologiques rendent difficile la détermination de l'étendue précise de l'empire, mais à son apogée, il a probablement atteint la Turquie actuelle. Les États dépendants des frontières et le contrôle des routes commerciales ont étendu l'influence akkadienne encore plus loin.

Structure gouvernementale

L'organisation politique en Mésopotamie, qu'elle soit akkadienne ou sumérienne, était inséparable de la religion. Le temple du dieu protecteur était le cœur civique et géographique de la ville mésopotamienne, et un dirigeant qui ne s'acquitterait pas de ses devoirs de temple aurait immédiatement perdu toute prétention à la légitimité. Sargon laissa sagement les administrations du temple intactes et installa sa fille comme prêtresse du dieu de la lune dans la ville sumérienne d'Ur, soulignant ainsi son soutien à la tradition locale et à l'orthodoxie religieuse. Le petit-fils de Sargon, Naram-Sin (vers 2254 - vers 2218 avant JC), a renversé cette politique, affirmant qu'il n'était pas simplement le représentant terrestre des dieux, comme le dictait la tradition mésopotamienne, mais aussi un dieu lui-même. Même s'il y a peut-être eu un certain malaise à propos d'un changement aussi brusque, il y a peu d'indications de protestations populaires ou sacerdotales. La présence permanente de troupes akkadiennes dans les villes conquises visait sûrement à empêcher de telles explosions. Des officiers spéciaux relevant directement du roi commandaient ces détachements et lui offraient une alternative aux administrations civiles des villes, qu'il réorganisa en remplaçant la plupart des gouverneurs de la ville par des Akkadiens natifs de loyauté avérée. Apparemment une innovation akkadienne, la double structure administrative a donné au roi un système de freins et contrepoids sur le pouvoir de ses subordonnés. En tant que tel, il est une illustration vivante du danger toujours présent de la rébellion.

Partis politiques et factions

Sargon lui-même semble avoir accédé au pouvoir lors d'un coup d'État au palais. Des preuves documentaires indiquent sa position d '«échanson» au service d'un roi du Nord. Le travail d'échanson n'était pas aussi insignifiant qu'il le paraît aux oreilles modernes, car il comprenait probablement une variété de fonctions administratives importantes. Cependant, même l'échanson le plus important n'héritait pas du trône de son maître sans combat. Les complots violents parmi les initiés du palais étaient une caractéristique récurrente de la politique akkadienne, et les fils de Sargon ont tous deux été assassinés.

Événements majeurs

L'un des premiers actes de Sargon fut la construction d'un capital, tâche qu'il imposa à ses sujets sous forme de travail non rémunéré. Il a appelé la nouvelle ville Agade (le terme Akkadien est dérivé de ce nom). Une ville existante n'était pas appropriée pour la capitale impériale, car dans la vision du monde mésopotamienne, un lien mystique et inextricable existait entre l'être physique d'une ville - ses briques et son mortier - et sa fortune politique. Les villes conquises portaient la tache de leur défaite.

Conséquences

Le règne de l'arrière-petit-fils de Sargon, Shar-kali-sharri (vingt-troisième à vingt-deuxième siècles avant JC), se termina par le meurtre et le chaos. Il y avait des rois akkadiens après Shar-kali-sharri, mais ils sont rapidement tombés dans l'obscurité alors que l'empire se désintégrait. Les historiens associent le déclin akkadien à plusieurs migrations massives, notamment l'arrivée d'un groupe appelé les Amoréens. Les détails ne sont cependant pas clairs. La désillusion des Akkadiens eux-mêmes a probablement joué un rôle. Sargon, le père de l'empire, régna pendant cinquante-six ans avec prévoyance et patience, tandis que ses successeurs s'épuisaient dans les complots et les petites rivalités. Ce contraste suggère une indifférence croissante de la part du divin protecteur d'Akkad, une implication qui aurait démoralisé les Akkadiens et réconforté leurs ennemis.

King, LW Une histoire de Sumer et d'Akkad: un récit des premières races de Babylonie depuis la préhistoire jusqu'à la fondation de la monarchie babylonienne. New York: Greenwood Press, 1968.

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Liverani, Mario. Akkad: Le Premier Empire Mondial: Structure, Idéologie, Traditions. Padoue, Italie: Sargon, 1993.