Juan de austria, don (1547–1578), amiral et gouverneur espagnol, connu des élisabéthains sous le nom de Don John. Né à Ratisbonne, en Allemagne, de la roturière Barbara Blomberg, Don Juan, le fils naturel de l'empereur Charles V, a été amené à Bruxelles, où sa mère s'est mariée. En 1550, Charles fit emmener le garçon, appelé Jeromín, en Espagne par un couple de serviteurs, puis, en 1554, transféré au château de son chef de famille, Don Luis de Quijada, et de sa femme, Doña Magdalena de Ulloa, à Villagarcía de Campos. Avant sa mort, Charles a vu Jeromín mais n'a pas ouvertement reconnu sa filiation. En 1559, Philippe II embrassa Jeromín comme son frère et le rebaptisa Juan de Austria. Philippe ne lui accorda pas le statut royal, bien qu'il fût classé avant les grands, mais en 1575 il céda à ce que Don Juan soit appelé «Altesse». Charles espérait que Don Juan pourrait entrer dans le clergé, mais au cours de son éducation en art politique aux côtés du prince Don Carlos et d'Alexandre Farnèse, futur duc de Parme, il a révélé ses inclinations martiales. Lorsqu'il atteignit vingt et un ans en 1568, Philip le nomma capitaine général de la mer [Méditerranée].
Don Juan est revenu de son été en mer pour trouver la cour pleurant la mort de Don Carlos et de la reine mentalement instables. En désaccord avec Philippe sur sa place aux funérailles de la reine, il se retira dans un monastère. Lorsque la révolte morisque a éclaté à Grenade, Don Juan s'est porté volontaire pour servir de commandant suprême sur les grands locaux en conflit en mars 1569 pour la supprimer. Quijada, chargé de le guider, a été mortellement blessé dans une escarmouche et une balle de mousquet a frôlé son propre casque. En soumettant la rébellion, il est devenu un général qualifié. Blond et beau, il est également devenu un coureur de jupons. Il a engendré deux filles naturelles, l'une en Espagne, l'autre à Naples.
Lorsque Philippe accepta une Sainte Ligue avec Venise et le pape Pie V contre les Turcs ottomans en 1570, il demanda le commandement suprême de Don Juan. Philip espérait que la ligue pourrait récupérer Tunis et conquérir Alger, après avoir sauvé Chypre pour Venise. Don Juan quitta Barcelone en juillet 1571 et fit assembler l'armada de la Ligue à Messine en septembre. À son insu, Chypre était perdue. Malgré les arguments selon lesquels la saison était tardive, il a emmené l'armada de la ligue en mer. Il mêla au centre les 207 galères des alliés méfiants, deux ailes et l'arrière-garde, de sorte qu'aucun n'osa déserter. Le 7 octobre 1571, il remporta une victoire enivrante sur les Turcs à Lépante et devint un héros pour toute la chrétienté.
Il espérait achever la destruction de la puissance maritime turque en 1572, mais Philippe II, inquiet des développements en France et aux Pays-Bas, le garda, lui et ses galères, en Méditerranée occidentale. Ce n'est qu'en septembre que Don Juan rejoignit les galères vénitiennes et papales au large du Péloponnèse, où les forts et la cavalerie l'empêchèrent de détruire la flotte turque échouée.
Venise quitta la ligue en mars 1573 et Don Juan récupéra Tunis en octobre. Conseillé de démanteler la forteresse de La Goleta, qui dominait le port de Tunis, et de niveler Tunis, Don Juan choisit plutôt de tenir La Goleta et d'ériger une citadelle dans la ville. (Les critiques prétendirent qu'il espérait que le pape ferait de lui le roi de Tunis.) À l'été 1574, alors que Don Juan était distrait par la politique génoise et les menaces françaises, une énorme armada turque prit Tunis et La Goleta. En 1575, Philip déclara faillite, limitant Don Juan aux raids contre la Barbarie turque.
En mai 1576, il reçut l'ordre de se rendre directement aux Pays-Bas rebelles en tant que gouverneur général et de rétablir la paix. Dans une correspondance avec sa demi-sœur, Marguerite de Parme, une fois régente là-bas, il a exprimé sa crainte d'une telle affectation. Outre le devoir, le seul attrait, nourri par la papauté, était la possibilité d'envahir l'Angleterre pour libérer Mary Stuart, reine d'Écosse, et la rejoindre sur le trône d'Angleterre. Incertain sur les fonds et l'autorité, il fit un détour pour voir Philippe en Espagne. Continuant à travers la France déguisé, il atteignit le Luxembourg en novembre pour constater que le sac d'Anvers par des mutins avait uni les États généraux (le parlement des Pays-Bas) contre lui. Ce n'est qu'en renvoyant l'armée de Philippe (et, par conséquent, la chance de libérer Mary Stuart), en temporisant la religion et en échangeant sur son charme personnel, il a été accepté. En mai 1577, il entre à Bruxelles. Comme ses instructions ne permettaient pas de réelles concessions en matière de religion, les provinces protestantes restaient provocantes. Craignant un assassinat, en juillet, Don Juan s'empare de Namur dans le sud des Pays-Bas et dépêche le secrétaire Juan de Escobedo en Espagne pour demander le retour de l'armée. Ayant juste reçu de nouveaux trésors d'Amérique, Philip accepta à contrecœur.
En décembre 1577, l'armée revint avec le prince de Parme. En janvier 1578, ils mettent en déroute l'armée des États généraux à Gembloux. En Espagne, le secrétaire sans scrupules et ambitieux du roi, Antonio Pérez, a nourri des soupçons injustifiés de Don Juan dans l'esprit de Philippe, et en mars a fait assassiner Escobedo (probablement avec l'approbation de Philippe). Là encore, insuffisamment financé, Don Juan a échoué devant Bruxelles en juillet. Le succès lui échappant et incertain de la confiance de Philippe, il se regroupa hors de Namur, où, santé défaillante, il mourut le 1er octobre 1578. Il avait servi Philippe fidèlement et, s'il échouait, c'était en raison de leur opposition commune à la tolérance religieuse.