Saint Bernard de Clairvaux

Le religieux français Saint Bernard de Clairvaux (1090-1153) était un moine cistercien et fondateur et abbé du monastère de Clairvaux. Théologien et docteur de l'Église, il a dominé l'Europe par son éloquence et ses conseils aux papes et aux dirigeants.

D'une famille noble de Bourgogne, Bernard était un jeune grand, beau et mince, doté d'un grand charme, d'un talent d'éloquence, de sensibilité et d'une passion pour l'apprentissage. À 23 ans, il persuade deux oncles, ses cinq frères et une trentaine d'autres jeunes nobles d'entrer dans le monastère cistercien abandonné de Cîteaux, fondé en 1098 dans une zone marécageuse près de Dijon. Il l'a choisi parce que, dit-il, "j'étais conscient que mon faible caractère avait besoin d'un médicament puissant."

La vie à Cîteaux était austère et comprenait le travail manuel, la prière et l'étude. Les pratiques ascétiques de Bernard ruinaient sa santé et il était souvent malade. En 1115, il fut choisi pour diriger un groupe de 12 moines dans la fondation d'un nouveau monastère à Clairvaux, à 70 miles de Cîteaux. La personnalité de Bernard, sa sainteté, son éloquence persuasive et le beau style latin de ses écrits le rendirent bientôt, lui et Clairvaux, célèbres dans toute l'Europe. Il était parfois très critique de l'Église. Il a excorié dans un langage coloré les moines de Cluny pour avoir abandonné le travail manuel et pour leur riche robe de cérémonie et leur nourriture. Il n'était pas moins direct avec le pape Eugène III dans son La considération pour le pape Eugène.

Bernard s'est rapidement impliqué dans les affaires les plus importantes de l'Église. Il a joué un rôle clé dans l'élaboration de la Règle des Templiers et son approbation au Conseil de Troyes en 1128.

En 1130, Innocent II, homme de caractère et de responsabilité, fut élu pape par une minorité de cardinaux. Quelques heures plus tard, la majorité des cardinaux élit l'intrigant brutal Anacletus II. La décision en faveur du meilleur homme, Innocent II, est le résultat de l'influence persuasive de Bernard. C'est aussi Bernard qui a aidé à convaincre l'empereur allemand Conrad III de ne pas répudier le Concordat de Worms (1122) et de soutenir Innocent II dans le conflit qui dura jusqu'à la mort d'Anacletus II en 1138.

Deux ans plus tard, Bernard s'impliqua profondément dans le défi de Peter Abelard, le brillant et arrogant enseignant de Paris. Les opposants d'Abelard ont protesté que son application de la dialectique à la théologie était dangereuse au point de détruire la foi. Bernard accepta la contestation d'Abelard lors d'un débat au Concile de Sens en 1140. Bernard y présenta une liste de thèses tirées des écrits d'Abélard qui montraient à quel point Abélard s'était éloigné de la foi traditionnelle. Lorsqu'on lui a demandé de les abjurer, Abélard a dit : "Je ne répondrai pas au cistercien. J'en appelle à Rome", et il quitta l'assemblée. Après que le Pape eut condamné les thèses, Abélard accepta la décision et fit la paix avec Rome et Bernard.

La chute d'Edesse en 1142 a conduit à une demande d'une nouvelle croisade pour protéger la Terre Sainte. Bernard a lancé son premier appel pour une croisade à Vézelay, France, en 1146. Son éloquence a surmonté l'apathie généralisée. Il a largement prêché la cause et a même persuadé l'empereur Conrad III d'y aller. L'échec de la deuxième croisade laissa Bernard le cœur brisé et atténua son prestige et sa popularité.

Le nom de Bernard est parfois associé à la "théorie des deux épées", selon laquelle les épées spirituelles et temporelles appartenaient au pape et à l'Église - l'épée temporelle étant utilisée par le prince à la demande de l'Église. Bernard a exprimé cette idée dans la prise en compte et dans une lettre à Eugenius III. Dans chaque cas, cependant, il l'a recommandé à l'époque. D'autres ont élargi les déclarations de Bernard en une théorie générale.

Écrivain prolifique, Bernard composa des traités d'ascèse, des ouvrages polémiques, des commentaires sur la Bible et d'innombrables sermons. Son originalité est mieux vue dans ses commentaires bibliques et ses sermons. L'accent de Bernard était constamment sur l'amour ; son génie résidait dans son talent pour communiquer son enseignement musical aux autres.

Lectures complémentaires

Saint Bernard de Clairvaux vu à travers ses lettres choisies, traduit avec une introduction par Bruno Scott James (1953), donne une image vivante du saint dans ses diverses humeurs. Il existe deux bonnes monographies sur Saint Bernard : Watkin Williams, Saint Bernard de Clairvaux (1935), et Bruno Scott James, Saint Bernard de Clairvaux : essai biographique (1957). Les récits de Saint Bernard par ses contemporains - Guillaume de Saint-Thierry, Arnold de Bonnevaux, Geoffroy et Philippe de Clairvaux, et Odo de Deuil - ont été rassemblés et traduits par Geoffrey Webb et Adrian Walker en Saint Bernard de Clairvaux complète au niveau des unités (1960).

Sources supplémentaires

Bernard, de Clairvaux, Saint, Bernard de Clairvaux : une vie de saint en parole et en image, Huntington, Ind. : Notre pub du dimanche. Div., 1994.

Bredero, Adriaan Hendrik, Bernard de Clairvaux : entre culte et histoire, Grand Rapids, Michigan : WB Eerdmans, 1996.

Coulton, GG (George Gordon), Deux saints, Saint Bernard et Saint François, Philadelphie : R. West, 1977.

Chrétiens, Laeon, Saint Bernard de Clairvaux, 1090-1153, Boston : Éditions St. Paul, 1977.