Tuffin, armand charles, marquis de la rouërie

TUFFIN, ARMAND CHARLES, MARQUIS DE LA ROUËRIE. (1750–1793). Volontaire français. Connu en Amérique sous le nom de colonel Armand, ce riche noble est né à Fougères, en France. Enseigne du drapeau dans la Garde française en 1766, il est promu premier enseigne en 1771 et sous lieutenant le 9 avril 1775. Il blessa grièvement le cousin du roi, le comte de Bourbon-Besset, en duel et fut exilé de la cour. Vers la fin de 1776, il a navigué pour l'Amérique sur le Morris. Lorsque trois navires de guerre britanniques l'ont poursuivi dans la baie de Chesapeake, lui et ses compagnons se sont défendus jusqu'à ce qu'ils soient forcés de faire échouer le navire, de l'abandonner et de le détruire et de s'échapper par voie terrestre le 11 avril 1777.

Le 10 mai, Robert Morris écrivit une lettre d'introduction pour Armand à Washington dans laquelle il déclarait que le Français avait fait honneur à «un Gentn à qui l'Amérique a les obligations les plus importantes». En fait, la décision initiale du Congrès de le nommer major fut rapidement modifiée le 10 mai au rang de colonel. Armand deviendrait l'un des rares officiers étrangers à impressionner Washington.

Pour ce qui devait être leur première action, à Short Hills, le 26 juin 1777, les hommes d'Armand combattirent contre toute attente; l'unité perdit trente tués sur quatre-vingts engagés, et Armand sauva une arme par son courage personnel. Il a également montré une grande habileté à Head of Elk; Brandywine; Whitemarsh; et, en particulier, pour son attaque contre l'arrière-garde de Cornwallis alors qu'il était le commandant en second de Lafayette dans le New Jersey. Il était à Valley Forge et Monmouth, puis s'est engagé dans des opérations partisanes dans le comté de Westchester, New York et le Connecticut.

Le 27 décembre 1777, Armand proposa la création d'une force partisane, idée que Lafayette appuya dans un déluge de lettres. Washington s'est d'abord fermement opposé à l'inclusion des déserteurs britanniques, qui, selon lui, «débaucheraient nos propres hommes», mais l'ont préféré plus tard comme moyen d'employer des officiers étrangers. Le Congrès a finalement cédé et le 25 juin 1778 a autorisé une unité de chasseurs libres et indépendants.

Le Congrès a rejeté la demande d'Armand pour une promotion au grade de général de brigade. Lorsqu'il demanda alors un congé pour rentrer en France, le Congrès s'exécuta (probablement à sa surprise) le 5 février 1779 mais le félicita pour son «zèle et ses services désintéressés». Il décida de retarder son départ et le Congrès s'y conforma en modifiant le congé jusqu'à la fin de la prochaine campagne.

Le 18 janvier 1780, le Board of War soutint la promotion d'Armand devant le Congrès, mais Washington s'y opposa comme fomentant «des jalousies et des mécontentements» parmi les autres officiers. Armand demanda son transfert au département du Sud et la fusion de son corps avec Pulaski, que Washington approuva le 6 février 1780. Il rejoignit de Kalb en Caroline du Nord en juillet 1780, après la chute de Charleston. Le mois suivant, les troupes d'Armand reçurent une mission inappropriée de la part de Gates et se comportèrent mal à Camden. Le 21 octobre 1780, l'ancienne Légion Pulaski fut renommée Corps Partisan d'Armand. De nouveau en novembre 1780, le Congrès a rejeté sa demande de promotion au grade de brigadier général. En février 1781, il reçut un congé de six mois pour retourner en France afin d'obtenir à ses frais des vêtements et du matériel pour son corps, mais il revint à temps pour les dernières opérations en Virginie. Une quarantaine de survivants de son unité rejoignirent Lafayette en mai 1781 et combattirent à Green Spring le 6 juillet. Le 13 février 1782, Washington envoya Armand et sa légion en Caroline du Sud, où il resta jusqu'à son rappel dans l'armée principale en septembre. Le 26 mars 1783, il est nommé général de brigade et chef de cavalerie. Ayant été hautement félicité par le Congrès pour son service de guerre, Armand fut démis de ses fonctions le 25 novembre 1783. Washington détailla avec éclat son bilan de service dans une lettre du 15 décembre 1783. Lorsqu'Armand demanda au Congrès le 22 janvier 1784 une avance, le Congrès répondit simplement par le félicitant le 27 février 1784 pour sa «bravoure, son activité et son zèle». Il s'embarqua de Philadelphie pour la France le 18 mai 1784 après avoir sévèrement critiqué le ministre français, Barbé de Marbois. Le 8 avril 1784, le Congrès autorisa l'émission de billets pour payer Armand.

Armand reçut la croix de l'Ordre de Saint Louis en 1781, mais à son retour en France, il ne reçut pas le commandement d'un régiment. Au lieu de cela, il se vit offrir le grade de colonel et le commandement de commandement du bataillon de cavalerie du Roussillon, ce qu'il refusa. Il rejoignit un groupe d'autres nobles bretons qui portèrent les plaintes de ces nobles au roi et qui furent incarcérés à la Bastille en juillet 1788 pour leur insolence. En 1791, il dirige une organisation secrète qui s'étend de la Bretagne à l'Anjou et au Poitou pour agir avec les armées émigrées. Il mourut dans la nuit du 29 au 30 janvier 1793 au château de Guyomarais.