Marie Joseph François, Garnier (1839-1873) était un officier de marine et aventurier français qui a joué un rôle de premier plan dans l'exploration et la colonisation de l'Indochine.
Fils d'un royaliste déçu, Francis Garnier est né à Saint-Étienne le 25 juillet 1839 et a été élevé par des parents maternels à Montpellier. Il entra à l'académie navale en 1855. Après une courte période de service dans l'Atlantique Sud et le Pacifique Sud, où il sauva héroïquement la vie d'un camarade, il se porta volontaire pour le service contre la Chine et le Vietnam et fut engagé en 1860. En 1863, il entra dans l'administration coloniale de Cochinchine (sud du Vietnam) et, en 1865, était responsable de l'administration de Cholon, le quartier marchand chinois de Saïgon.
Apprenant rapidement les langues indigènes et étudiant l'histoire et les coutumes des peuples parmi lesquels il travaillait, Garnier devint en même temps un partisan enthousiaste du rôle de la France dans la «civilisation» de l'Indochine. Sa brochure La Cochinchine française en 1864 (1864) était une protestation contre la rétrocession de la colonie à l'empire vietnamien et le porta à l'attention du ministre de la Marine et des Colonies, le comte de Chasseloup-Laubat. Lorsque le ministère organisa une mission d'exploration du cours supérieur du Mékong et de la «porte dérobée» du sud de la Chine sous la direction de Doudart de Lagrée en 1866, Garnier fut nommé commandant en second. Le groupe quitta Saïgon en juin 1866, s'arrêta pour étudier les ruines d'Angkor au Cambodge et remonta le Mékong à travers le Laos jusqu'à la province chinoise du Yunnan, où Lagrée mourut en mars 1868. Renonçant à ses espoirs de découvrir les sources du Mékong, Garnier a conduit la fête sur le fleuve Yangtze et rapidement vers Shanghai.
Garnier est retourné en France pour rédiger son récit de la mission, Voyage d'exploration en Indochine (1873), et a participé à la défense de Paris (1870). En naviguant à nouveau vers la Chine en 1872, il revisite le Yunnan, avec l'intention, mais échouant, d'atteindre le Tibet. De retour à Shanghai, il trouva l'attendant d'une lettre de l'amiral Dupré, le gouverneur de Cochinchine, lui demandant de retourner à Saïgon. Dupré l'envoya avec 200 hommes pour arbitrer un différend entre le gouvernement vietnamien de Hanoi et le marchand et aventurier français Jean Dupuis, qui s'était emparé d'une partie de Hanoi après s'être vu refuser l'autorisation d'y vendre du sel. Arrivé à Hanoï au début de novembre, Garnier trouva les fonctionnaires peu disposés à céder et déclara ainsi la rivière Rouge ouverte au commerce. Lorsque les Vietnamiens ont commencé à faire des préparatifs militaires pour l'expulser, Garnier s'est emparé de la citadelle de Hanoi, provoquant une attaque au cours de laquelle il a été tué le 21 décembre 1873.
Garnier, à Hanoi et dans ses explorations, a exprimé des aspirations coloniales françaises qui ne devaient pas être niées, et la majeure partie du territoire qu'il explorait était sous contrôle français en 1893.
lectures complémentaires
La seule biographie détaillée de Garnier est en français, Albert de Pouvourville, Francis Garnier (1931). Sa vie est vue en perspective dans Joseph Buttinger, The Petit dragon (1958). □