La proclamation de Burgoyne à Bouquet River

Proclamation de Burgoyne au bouquet River. Du 23 au 24 juin 1777. Alors qu'il campait à Bouquet River, à quarante miles au nord de Fort Ticonderoga (aujourd'hui Willsboro, New York), le général John Burgoyne a publié une proclamation explosive destinée à rallier les Américains fidèles à son soutien et à décourager les rebelles avec des menaces d'attaque par ses alliés amérindiens. Le document était rempli de l'excès rhétorique pour lequel Burgoyne était déjà bien connu et l'exposait au ridicule des deux côtés de l'Atlantique. À peu près au même moment où il menaçait de déchaîner des guerriers amérindiens contre les rebelles, il a parlé à ces alliés pour tenter de les persuader de se battre humainement. Les deux efforts de Burgoyne en matière de rhétorique militaire montrent un ensemble d'hypothèses irréalistes sur le caractère de la lutte, la nature de la guerre à la frontière et les motifs des Amérindiens qui aident à expliquer pourquoi sa campagne s'est terminée par une reddition à Saratoga.

Après une énumération introductive de ses titres et un commentaire général sur la justice de sa cause, sa proclamation politique se lisait:

Aux yeux et aux oreilles de la partie tempérée du public, et aux poitrines des milliers de souffrances [de loyalistes] dans les provinces, soit l'appel mélancolique, si la rébellion contre nature actuelle n'a pas été faite une base pour le système le plus complet de tyrannie que jamais Dieu, dans son mécontentement, a souffert, pendant un certain temps, d'être exercé sur une génération désagréable et obstinée…. Animé par ces considérations, à la tête de troupes en pleine puissance de santé, de discipline et de bravoure, déterminé à frapper là où c'est nécessaire, et soucieux d'épargner autant que possible, j'invite, par ces présents, j'invite et exhorte toutes les personnes, en tous lieux où le progrès de cette armée peut indiquer, et par la bénédiction de Dieu, je l'étendrai loin, pour maintenir une conduite telle que je puisse me justifier dans la protection de leurs terres, habitations et familles. L'intention de cette adresse est de garantir la sécurité et non la déprédation du pays. À ceux que l'esprit et les principes peuvent inciter à participer [à] la glorieuse tâche de racheter leurs compatriotes des cachots, et de rétablir les bénédictions du gouvernement légal, j'offre encouragement et emploi…. Les domestiques, les industrieux, les infirmes et même les habitants timides que je désire protéger, à condition qu'ils restent tranquillement dans leurs maisons ..., [et ne tentent pas] directement ou indirectement d'entraver les opérations des troupes du roi, ou de ravitailler ou d'assister ceux de l'ennemi. [Concluant par des menaces contre ceux qui ont continué leur rébellion, il a poursuivi en disant que] Je n'ai qu'à donner un coup de pouce aux forces indiennes sous ma direction, et elles s'élèvent à des milliers [400, en fait], pour dépasser les ennemis endurcis de Great La Grande-Bretagne et l'Amérique… où qu'elles se cachent. (Cité dans Commager et Morris, Esprit des soixante-seize, pp. 547-548)

Burgoyne s'est adressé à une assemblée de chefs et de guerriers par l'intermédiaire d'un interprète le 24 juin. Commençant par une exhortation pourquoi nous combattons, il essaya ensuite d'établir quelques règles simples:

Persuadé que votre magnanimité de caractère, jointe à vos principes d'affection envers le roi, me donnera un contrôle plus complet sur vos esprits que le grade militaire dont je suis investi, j'envoie votre plus sérieuse attention aux règles que je proclame par la présente pour votre observation invariable pendant la campagne…. J'interdis positivement l'effusion de sang, quand vous n'êtes pas opposés aux armes. Les hommes, femmes, enfants et prisonniers âgés doivent être tenus sacrés au couteau ou à la hache, même en temps de conflit réel…. En conformité et en indulgence de vos coutumes, qui ont apposé une idée d'honneur sur de tels insignes de victoire, vous serez autorisé à prendre les scalps des morts lorsqu'ils sont tués par votre feu et en juste opposition; mais en aucun cas… ne doivent-ils être enlevés aux blessés ou même mourants, et encore moins pardonnables… ne sera-t-il pas tenu de tuer des hommes dans cet état à dessein…. Les assassins de base, cachés, ravageurs incendiaires et pillards du pays, quelle que soit l'armée à laquelle ils appartiennent, seront traités avec moins de réserve. (Commager et Morris, p. 545-547)

Les réactions

Après une première vague de rage, les Américains ont commencé à rire et les plus alphabétisés ont attrapé leurs piquants d'oie et leur folie. L'une des répliques satiriques les plus largement diffusées, attribuée à Francis Hopkinson, comprenait ces lignes:

     Je lâcherai les chiens de l'enfer,
     Dix mille Indiens qui hurleront
     Ils te scalperont la tête et te frapperont les tibias,
     Et déchirer votre - et écorcher vos peaux,
     Et de tes oreilles soient des tondeuses agiles,
     Et faites de vos pouces des bouchons de tabac.
     Si après tous ces avertissements affectueux,
     Mes souhaits et mes désirs intestinaux,
     Tu resteras aussi sourd que l'additionneur
     Ou grandir avec une rage hostile le plus fou,
     Je jure par George et par Saint Paul
     Je vous exterminerai tous.
     (Cité dans Commager et Morris, Esprit des soixante-seize, p. 550)

Un autre Américain anonyme a commenté: «Le général Burgoyne a brillé dans toute la splendeur clinquante de l'absurdité éclairée» (Montross, p. 198). En Angleterre, Horace Walpole a suggéré que «la Burgoyne vaporeuse», «pourrait composer une bonne liturgie à l'usage des amis du roi, qui… ont la même conscience du christianisme, et… comme lui peuvent réconcilier le couteau scalpeur avec l'Évangile» ( cité dans Nickerson, Tournant, p. 122). A la Chambre des communes, Edmund Burke a évoqué une image du gardien de la ménagerie royale se détachant de ses accusations avec cette mise en garde: «Mes gentils lions, mes ours humains, mes hyènes au cœur tendre, allez! Mais je vous exhorte comme vous êtes chrétiens et les membres de la société civile, de veiller à ne blesser aucun homme, femme ou enfant »(Commager et Morris, p. 544).