La première guerre étrangère menée par les États-Unis en vertu de la Constitution était un conflit naval non déclaré avec la France connu sous le nom de Quasi-Guerre (1798-1801). La jeune République était officiellement alliée à la France en vertu d'un traité de 1778 négocié pendant la Révolution américaine. Bien que les dirigeants français ne s'attendaient pas à ce que les États-Unis entrent dans la guerre de la Révolution française (1792-1801), ils s'attendaient à ce que la nouvelle nation poursuive une politique étrangère pro-française. Lorsque les États-Unis signèrent en 1794 le traité de Jay, un accord commercial avec la Grande-Bretagne, la France se sentit trahie. Lorsque la jeune République a ratifié le traité l'année suivante, la France a rompu les relations diplomatiques (bien que non consulaires) et lâché ses navires de guerre et ses corsaires sur le commerce américain à travers le monde. Les objectifs de la France étaient d'inciter les États-Unis à répudier le traité de Jay et de piller le commerce américain.
En 1797, le président John Adams a cherché à négocier la fin des déprédations en envoyant une mission diplomatique à Paris. Mais comme prix pour parler à la délégation américaine, le gouvernement français a exigé des excuses, un pot-de-vin de 220,000 12 $ et un prêt de XNUMX millions de dollars. Les envoyés américains ont rejeté ces demandes. Parce que les agents secrets qui ont livré les demandes françaises ont été désignés X, Y et Z dans le rapport diplomatique renvoyé aux États-Unis, cette affaire a été connue par la suite sous le nom d'affaire XYZ. De nombreux Américains ont répondu avec le slogan provocateur «des millions pour la défense, mais pas un cent pour l'hommage».
Indigné par la tentative de shakedown française ainsi que par les déprédations continues en mer, le Congrès en 1798 autorisa des hostilités limitées. Les navires de guerre américains étaient autorisés à attaquer les navires français armés et les navires marchands américains étaient autorisés à s'armer pour se défendre. Cette réponse s'est avérée remarquablement efficace. Sous la direction du département de la Marine nouvellement créé, des navires de guerre américains, opérant principalement dans les Caraïbes (où la plupart des déprédations françaises avaient eu lieu), capturèrent ou battirent quatre-vingt-six navires français armés et reprirent soixante-dix marchands américains tout en ne perdant qu'un seul navire de guerre. Des marchands armés ont pris huit navires français armés supplémentaires et ont récupéré six prix. Plus important encore, ils ont combattu ou effrayé d'innombrables croiseurs français qui les menaçaient.
La France n'avait aucun intérêt à mener une guerre qui pourrait saper son effort de guerre contre la Grande-Bretagne. Ainsi, en 1799, le nouveau chef de la France, Napoléon Bonaparte, manifesta un intérêt pour la paix. Contre la volonté de nombreux collègues fédéralistes, Adams a répondu en envoyant une mission diplomatique à Paris. Le résultat fut la Convention de 1800, qui appela les États-Unis à renoncer à des millions de dollars de réclamations pour les déprédations françaises survenues depuis 1795. En échange de cette concession, la France accepta de suspendre le traité d'alliance (ainsi qu'une compagnon de commerce) qui liait les deux nations ensemble depuis 1778. La ratification de la Convention de 1800 l'année suivante mit fin à la Quasi-Guerre.
Cette guerre limitée fut vite oubliée, même si elle montra comment, dans les bonnes circonstances, une puissance de second ordre pouvait exercer sa volonté sur une grande puissance. Non seulement la France était préoccupée par sa guerre britannique, mais la Royal Navy tenait la marine française en échec. Cela a permis à la marine américaine de mener une campagne réussie dans les Caraïbes, mettant fin à la guerre française contre le commerce américain et faisant baisser les tarifs d'assurance maritime. La marine a également montré le drapeau dans les eaux européennes ainsi que dans les océans Pacifique et Indien. De plus, des marchands américains ont démontré qu'avec quelques canons navals et la volonté de les utiliser, il était possible de faire fuir les petits corsaires français à la recherche de proies faciles. Dans l'ensemble, la guerre était une justification remarquable de la puissance maritime pour la République naissante et a averti l'Europe d'une puissance navale montante à l'Ouest.