Comme les codes noirs, les règlements de police ont restreint les libertés et l'autonomie personnelle des affranchis après la guerre civile dans le Sud. Les règlements de la police de la paroisse de Saint Landry, en Louisiane, n'offrent qu'un exemple des efforts déployés par les législatures du Sud pour préserver autant que possible la dynamique maître-esclave. La Louisiane possédait une importante population noire libre avant la guerre civile, concentrée principalement à la Nouvelle-Orléans, et leur offrait plus de droits et de libertés que de nombreux États du Nord. Cependant, un racisme virulent régnait encore dans l'État, car les affranchis étaient caractérisés comme des enfants ayant besoin de soins et de surveillance par des employeurs, des ecclésiastiques et des fonctionnaires blancs. Certains politiciens de la Louisiane ont souhaité expulser tous les Noirs de l'État après la guerre, mais un engagement à maintenir autant que possible le statu quo d'avant-guerre a prévalu. L'esclavage et l'idéologie sur laquelle il était fondé n'avaient cessé d'exister que de nom.
Les règlements s'efforçaient d'entraver la capacité des affranchis de se déplacer librement, les liant autant que possible à la surveillance directe et à l'autorité de l'employeur. Dans de nombreux cas, l'employeur était en fait l'ancien maître de l'employé, ce qui annulait en fait toute différence réelle par rapport à l'esclavage. Les règlements visaient à limiter la liberté économique et à garantir que chaque ancien esclave était constamment employé par «un Blanc», proscrivant ainsi en fait toute possibilité de mobilité économique ascendante et d'autonomie. De plus, les lois promulguées pour empêcher les affranchis de se réunir «après le coucher du soleil» et de prêcher «aux congrégations de personnes de couleur» trahissaient une peur profondément ancrée de l'organisation politique et sociale afro-américaine qui constituerait une menace pour l'autorité et l'ordre blancs.
Paul S.Bartels,
Université de Villanova
Voir également ; ; ; Sud, le: Le Nouveau Sud .
Règlement de police de la paroisse de Saint-Landry, Louisiane, par l'Assemblée législative de la Louisiane
Seconde. 1. Qu'il soit ordonné par le jury de police de la paroisse de Saint-Landry, Qu'aucun nègre ne soit autorisé à passer dans les limites de ladite paroisse sans autorisation spéciale écrite de son employeur.…
Seconde. 2. … Tout nègre qui se trouvera absent de la résidence de son employeur après dix heures du soir, sans un permis écrit de son employeur, devra payer une amende de cinq dollars, ou à défaut, sera contraint de travailler cinq jours sur la voie publique, ou subir des châtiments corporels comme prévu ci-après.
Seconde. 3. … Aucun nègre ne sera autorisé à louer ou à garder une maison dans ladite paroisse. Tout nègre violant cette disposition sera immédiatement expulsé et contraint de trouver un employeur.…
Seconde. 4. … Chaque nègre est tenu d'être au service régulier d'une personne blanche, ou d'un ancien propriétaire, qui sera tenu responsable de la conduite dudit nègre. Mais ledit employeur ou ancien propriétaire peut autoriser ledit nègre à louer son propre temps par une autorisation écrite spéciale, laquelle autorisation ne peut s'étendre sur sept jours à la fois.…
Seconde. 5. … Aucune réunion publique ou congrégation de nègres ne sera autorisée dans ladite paroisse après le coucher du soleil; mais ces réunions et congrégations publiques peuvent être tenues entre les heures du lever et du coucher du soleil, sur autorisation spéciale écrite du capitaine de patrouille, à l'intérieur duquel ces réunions auront lieu. Cette interdiction, cependant, ne vise pas à empêcher les nègres d'assister aux offices religieux habituels, dirigés par des ministres et des prêtres blancs.…
Seconde. 6. … Aucun nègre ne sera autorisé à prêcher, à exhorter ou à déclamer d'une autre manière aux congrégations de personnes de couleur, sans une autorisation spéciale écrite du président du jury politique.…
Seconde. 7. … Aucun nègre qui n'est pas dans le service militaire ne sera autorisé à porter des armes à feu, ou toute sorte d'armes, dans la paroisse, sans l'autorisation écrite spéciale de ses employeurs, approuvée et approuvée par le chef de patrouille le plus proche et le plus commode .…
Seconde. 8. … Aucun nègre ne peut vendre, troquer ou échanger des articles de marchandise ou de trafic à l'intérieur de ladite paroisse sans l'autorisation écrite spéciale de son employeur, spécifiant l'article de vente, de troc ou de trafic.…